Les Glaneuses est un collectif d’artistes de cirque, de théâtre et de musique qui aiment glaner les petites choses de la vie oubliées, laissées de côté, abandonnées, enfermées dans le silence. Ils et elles aiment s’emparer de tous ces petits instants « insignifiants » qui peuvent changer une existence. Avec Boire l’eau des cornichons, le collectif aimerait que le public se sente délesté des interdictions qu’on lui impose, en terme se sensualité et de sexualité, et qu’il s’impose à lui-même, que nous nous impossons tous et toutes.
Le collectif des Glaneuses s’est réuni dès 2021, pour commencer à travailler sur ce spectacle. Qu’en est-il ressorti ?
Helena Humm, Louis Lamer : Nous avions cherché tous ensemble des thématiques possibles. Au fil des laboratoires de recherche, nous avons finalement opté pour évoquer les concepts de gêne et de maladresse qui peuvent se manifester chez chacun, en réaction à des sentiments, des émotions. Ce qui nous intéresse, c’est comment extérioriser cette fragilité, comment on peut la rendre plus légère, la traiter avec humour, l’exagérer pour mieux l’accepter. Le travail sur les costumes est très important dans ce spectacle. La costumière cherche par exemple comment élargir une partie de notre corps, un peu comme le cou des grenouilles qui grossit d’un coup. Elle étudie aussi comment nous fabriquer des grands pieds qui rendent maladroits, ou des gants avec de très longs doigts qui exacerbent notre sensibilité…
Quelles disciplines avez-vous choisies pour développer votre propos au plateau ?
HH, LL : Nous utiliserons bien sûr la roue Cyr, le trapèze fixe, l’acrobatie au sol, le théâtre avec Garance, la musique, etc. Mais l’agrès qui nous réunira tous, ce sont les ballons de yoga de Louis. Nous avons déjà réalisé une chorégraphie qui constitue une petite forme indépendante. Elle mêle rebonds, acrobaties et même un orchestre de percussions. Les premiers retours de nos sorties de résidence mettent en évidence notre joie libératrice au plateau : même si la pièce évoque le côté sombre et la fragilité de chaque être humain, elle est vraiment centrée sur la joie et la libération. Nous nous sommes inspirés des cartoons : humour à répétition, expressions exacerbées… La pièce alterne entre une énergie débordante et une lenteur souple, incarnée par notre limace qui chante le blues !
Les Glaneuses glanent décidément toutes sortes d’influences, notamment musicales.
HH, LL : Dans notre collectif nous aimons l’idée d’un spectacle pluridisciplinaire et la musique, c’est vrai, aura un rôle important. Swan, qui sera en live avec nous au plateau, disposera d’une batterie, peut-être sur roulettes, d’une guitare, d’un synthé, d’un piano, etc. Et bien sûr nous reprendrons tous en chœur le blues de notre limace, qui est en passe de devenir notre hymne et notre emblème : on adore les gastéropodes ! Garance est également musicienne (chant, accordéon et harmonium), Marisol chante et Louis joue de la trompette. Tous ensemble nous exalterons la gêne, l’étrange, le bizarre ou le rebutant : c’est ce à quoi renvoie le titre du spectacle. Boire de l’eau vinaigrée n’est pas normal, c’est sûr, mais cela nous a parlé… parce que ça provoque forcément des réactions.
PRODUCTION
Les Thérèses
COPRODUCTION
Cirk Éole, Les Transversales, Le Carré Magique, Galapiat Cirque