COLLECTIF MAISON COURBE

LE BRUIT DES PIERRES

RÉSIDENCE 21 > 30 AOUT 2024

Le Bruit des pierres est une création hybride mêlant le cirque chorégraphique, les arts visuels et la musique. Cailloux, roches, ocres et cristaux deviennent des partenaires, des agrès de cirque et de suspension, des craies pour souligner le geste et l’espace, des cristaux comestibles qui crissent et nourrissent, des pierres percussives qui remplissent l’espace sonore, des éléments scénographiques et dramaturgiques. Questionnant le rapport de l’homme occidental avec son environnement, ils créent des chorégraphies entre pierres et humains avec comme axes principaux les notions de suspension, de déséquilibre et d’effondrement.

En 2022, ce projet de spectacle a été lauréat du programme « Cruzamentos-Croisements ». En quoi cela consistait-il ?
Domitille Martin
: Avec Nina, née au Brésil et qui vit en France, nous avions déjà réalisé il y a plusieurs années un laboratoire de recherche mêlant nos deux pratiques : le cirque pour Nina et les arts visuels pour moi. J’avais créé des installations à partir de matières minérales et végétales, et comme Nina pratiquait des disciplines aériennes, je les avais suspendues. Nina créait des chorégraphies suspendues sur ces supports atypiques et transformait ces espaces par ses mouvements.  L’image de ces pierres en suspension témoigne pour nous de ce moment qui précède l’effondrement. Lorsque nous avons postulé au programme franco-brésilien, nous nous sommes rapprochées de Ricardo Cabral, metteur en scène brésilien. Lauréats, nous avons pu travailler sur ce projet tous les trois, dans nos deux pays.

Un projet qui, riche de toute la matière accumulée, va finalement déboucher sur une création. Qu’aviez-vous envie d’approfondir ?
Nina Harper
: Ce travail autour des pierres suspendues et de l’effondrement résonnait avec le travail de Ricardo, c’est-à-dire les réponses que les arts de la scène peuvent apporter aux changements climatiques. Avec lui, les cailloux deviennent nos partenaires. Résister, peser, tomber, consteller, s’effriter… que pouvons-nous apprendre avec les pierres ? Autre axe important, l’environnement sonore, mélange de sons générés en direct et amplifiés (gestes des interprètes, pierres qui chutent sur différents supports) et d’autres, enregistrés. S’y ajoutent quelques morceaux réalisés en studio par Nova Materia, duo de créateurs sonores connu pour composer à partir de matériaux bruts (bois, pierres…) Ce qui est au sol est relié à ce qui est en suspension, pour un environnement mouvant et instable. 

Le Bruit des pierres ne se veut pas un spectacle moralisateur. Il s’appuie en revanche sur un récit amazonien. Parlez-nous de ce texte qui vous a inspirés…
Ricardo Cabral
: La Chute du Ciel a été écrit par le chaman yanomami Davi Kopenawa. Les yanomami sont un peuple qui habite l’Amazonie depuis 6000 ans. En lisant Kopenawa, on apprend que les minéraux – pétrole, cuivre, lithium, or – sont l’ancrage du ciel. Donc si nous continuons à déchirer le sol, le ciel va s’effondrer. Kopenawa se demande ce que font les blancs avec tout cet or, s’ils le mangent. Il nous pousse à appréhender les pierres autrement. Ici, nous essayons de créer une alliance poétique et politique humain-minéral. La relation entre la société blanche occidentale et les pierres a été très fortement marquée par la violence : extraction minière pour la quête de pierres précieuses, la microélectronique, la construction. Quel rapport au minéral peut-on imaginer au-delà de cela ?

COPRODUCTION et SOUTIEN
Le projet démarre en 2022, lauréat du programme de résidence Cruzamentos – Croisements, une initiative de Chaillot – Théâtre national de la Danse (Paris), de la MC2: Grenoble – Maison de la Culture (Grenoble) et des Alliances Françaises du Brésil en partenariat avec la Fundição Nacional das Artes / FUNARTE dans le cadre de «La fabrique des Résidences» de l’Institut Français.

Par la suite il est soutenu par la ville de Grenoble, le département de l’Isère et la DRAC Auvergne Rhône-Alpes et co- produit par le TMG – Grenoble, les Subsistances à Lyon, Le Vellein, scènes de la CAPI – Isère.
Il reçoit le soutien de l’Espace Périphérique (Ville de Paris – Parc de la Villette), du Domaine Provincial Dommelhof, du Prunier Sauvage – Grenoble, du Centre Culturel Arc en Ciel Théâtre Rungis, La Cascade Pôle National Cirque et de La Brèche, Pôle National Cirque de Normandie / Cherbourg-en-Cotentin.

Collectif Maison Courbe est lauréat circusnext 2024

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Distribution

Conception, mise en scène
Domitille Martin, Nina Harper, Ricardo Cabral

Interprétation
Nina Harper, Domitille Martin

Régisseur général et plateau
Vincent Van Tilbeurgh

Conseil dramaturgique
Tristan Garcia

Conseil artistique
Fragan Gehlker et Gaël Santisteva

Lumière
Marie-sol Kim

Musique
Nova Materia (Eduardo Henriquez et Caroline Chaspoul)

Texte librement adapté
“La Chute du Ciel”, Davi Kopenawa et Bruce Albert