Site Internet : www.ciexy.com
Le Grand C, Il n’est pas encore minuit, Möbius… chacune de ces créations du grand collectif d’acrobates qu’est la compagnie XY a eu son retentissement à Cherbourg. En cette rentrée, La Brèche accueille l’une des premières résidences de son prochain spectacle. Le plateau sera investi par vingt acrobates et deux chanteuses !
Tous les spectacles de la compagnie XY sont intimement reliés. En quoi ce nouvel opus, Le Pas du monde / Nos corps sauvages, fait écho aux autres ?
Airelle Caen : Nous creusons notre sillon. Après les nuées d’oiseaux de MÖBIUS, nous dézoomons encore pour englober le vivant, les liens fragiles et puissants qui relient les Hommes à la Nature. Il sera question de l’altérité, via la notion de métamorphose. Celles de la vie humaine (de l’enfance à la mort) et celle de la nature (érosion, tectonique des plaques…). Nous nous en inspirons dans nos recherches acrobatiques en allant chercher des inventions, en tordant la matière académique acquise depuis des années par la compagnie. Nous sommes tous mus par ces mutations et envisageons cette inter-dépendance comme une force ; phénomène éprouvé quotidiennement en tant que collectif. La perméabilité à l’Autre et le soin qu’on lui porte relient tous nos spectacles. Les portés et la voltige nécessitent cela.
Vos axes de recherches corporelles vous ont ainsi amenés à la notion de « corps-paysage », en parallèle du corps humain. Parlez-nous de ce concept.
AC : Dans un collectif d’acrobates, chacun est nécessaire à autrui, lui donne sa confiance et reçoit la sienne. Nous cultivons les notions de coresponsabilité, d’éveil et de tolérance envers l’humain et le vivant. Nous voulons incarner par nos corps d’acrobates des paysages vivants. Comme s’inspirer d’un éboulis de roches dans sa rythmique, sa forme et l’interpréter acrobatiquement. Ou chercher à représenter corporellement le flux d’une marée et en saisir sa puissance. Nous aimerions faire entrer en relation nos corps-nature et nos corps humains, questionner ces liens fragiles, toucher le fantasme de l’harmonie Homme/Nature et sa traduction en émotions au plateau. À La Brèche, nous travaillerons ces corps-paysages sous le regard de Fanny Soriano (Cie Libertivore), qui a elle-même travaillé sur l’hybridation.
Un élément nouveau sera présent dans ce spectacle : la voix. Sous quelle forme ?
AC : Nous avions envie depuis longtemps de travailler avec des voix et de la musique en live. Mais nous étions peut-être trop occupés à travailler nos corps… pourtant la voix fait partie de nos humanités. En tant que collectif, nous passons des heures à parler or la parole est finalement absente au plateau… D’où l’idée de la convoquer sur scène, peut-être quand la suggestion ne suffit plus. La voix sera présente dans toutes ses dimensions : le souffle, le verbe et le chant dans sa simplicité, sa magie, son intimité. Deux chanteuses compositrices sont ainsi intégrées à notre collectif d’acrobates et nous mélangeons nos techniques respectives. Nous convions aussi un sound designer qui travaille au plus près de nous, de nos corps, pour que les sons que nous produisons deviennent …musique.
PRODUCTION
Compagnie XY