La Brèche

Dans Homo Spaciens, vous souhaitez faire des sciences une matière à contes. De quelle science s’agit-il ici, et pour quelle morale ?

Jacob Auzanneau, Corentin Diana : Nous nous connaissons depuis le collège et nous avons toujours partagé une fascination pour les étoiles. L’un circassien, l’autre comédien, nous pensions au départ proposer une conférence décalée sur l’astronomie. Mais nous ne nous sentions pas assez légitimes au plan scientifique pour le faire, même si c’était pour aborder les choses de façon absurde et poétique. Par ailleurs, nous sommes tous les deux attirés par les films de science-fiction et nous avions très envie d’utiliser la vidéo pour notre premier spectacle ensemble. Le spectacle sera semi-cinématographique. Nous tournons actuellement des scènes que nous insérerons ensuite au plateau, pour un effet magique ! Quant au propos, il s’agit de montrer notre amour pour notre belle planète Terre et dire qu’elle est en danger.

Pour adopter le langage cinématographique qui vous est cher, quel est le pitch d’Homo Spaciens ?

JA, CD : Deux mecs lambda, limite losers, se revendiquent comme des passionnés d’espace. Ils postulent auprès d’une société privée pour participer à une expédition spatiale et, contre toute attente, sont sélectionnés. Ils décollent, mais presque aussitôt, leur fusée se crashe. Alors qu’ils s’écrasent bien sûr sur Terre, ils pensent débarquer sur une nouvelle planète où l’on peut respirer et où ils s’émerveillent d’un rien, un lampadaire, une vache… Leur aventure cosmique et comique nous permet de questionner la colonisation spatiale et ses enjeux environnementaux, l’absurdité de voir toujours plus, alors que nous avons tout pour être heureux ici. Ce récit fictif d’une mission spatiale ratée alterne entre innocence et folie, entre banalité et épopée, entre humour et poésie.

Quelles disciplines convoquez-vous au plateau pour interpréter ces cow-boys d’un nouveau genre ?

JA, CD : L’acrobatie au sol et le théâtre, qui sont nos principales disciplines respectives. Mais le public verra également de la danse, des cascades, des bagarres et enfin, grâce à la présence au plateau de notre technicienne-musicienne-astronaute (mystique), Lluna Pi, de la musique en live et, bien sûr, de la vidéo. Ce travail de vidéo et les ressources du planétarium Ludiver dans le Cotentin nous permettront de proposer un temps de médiation auprès des collégiens de La Hague. Lors de notre résidence à Cherbourg, la première avec la maquette de toutes nos vidéos montées, nous commencerons à travailler sur la lumière et nous peaufinerons le début du spectacle, au moins jusqu’au crash de la fusée de nos personnages : Bryan Presquet et Virgile Ladouille…