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David Bobée, Christophe Huysman, Séverine Chavrier… Régulièrement, des artistes issu·es du théâtre ont mis en scène/en piste le spectacle de fin d’études des étudiant·es du CNAC. Après trois précédentes promotions accompagnées par des artistes de cirque – Marie Molliens en 2023, Sophia Perez en 2024 et Martin Palisse en 2025, c’est de nouveau du théâtre que le cirque va se rapprocher, et plus précisément de l’univers d’Halory Goerger. Mais « la question n’est pas de savoir si c’est du cirque ou du théâtre. C’est pas ça la question. On est juste là pour qu’il se passe quelque chose. Ou qu’il ne se passe rien », disait d’ailleurs Halory Goerger dans Il est trop tôt pour un titre, co-écrit et -interprété avec Martin Palisse et Cosmic Neman…
Vous allez mettre en scène la 37e promotion du CNAC. Ce n’est pas votre première expérience en cirque contemporain…
Halory Goerger : En effet, j’ai co-écrit pour la première fois un spectacle de cirque avec Martin Palisse, pour Sujets à vif à Avignon, en 2016. Depuis, j’ai multiplié ces expériences. J’ai ainsi pu travailler en tant que regard extérieur avec des acrobates, des jongleurs, un groupe de trapézistes… Le défi, ici, c’est la grandeur du groupe et la découverte de nouveaux agrès pour moi, comme la roue Cyr. Je suis lent, dans mes créations : j’ai besoin de temps parce que je travaille à plusieurs spectacles simultanément. J’ai donc tenu à rencontrer les 14 élèves en amont, à cinq ou six reprises, de façon informelle. Mais je les découvrirai pour la première fois à leur agrès le 4 juin au CNAC, lors des Échappées. J’aime partir de la pratique des gens : ce sera là notre vrai point de départ.
Vous vous baserez sur ce que chacun d’eux a développé depuis trois années. Comment allez-vous procéder ?
HG : Ce spectacle de fin de promo revêt une dimension fonctionnelle. Et le titre que j’ai choisi dit bien ce qu’il en est : Le spectacle de la fin des études. Il sera à la fois le résultat d’un travail collectif et de leur recherche respective. Le cahier des charges est clair : je m’effacerai un peu derrière leur pratique. Ce qui m’intéresse dans cet exercice, et puisque ce sera leur premier spectacle, c’est de leur transmettre humblement des méthodes, des éléments de dramaturgie et des conseils pour occuper l’espace. Je compte bien profiter de leur énergie : ils sont au sommet de leur art, bourrés de talent et extrêmement joyeux. Enfin, le spectacle se construira aussi avec l’équipe que j’ai réunie autour de moi, faite de gens avec lesquels j’avais très envie de travailler.
Comme Martin Granger à la musique. À quoi cela pourrait-il ressembler au final ?
HG : Martin Granger a une culture musicale intéressante. Il vient de l’Oumupo, cousin de l’Oulipo. Je trouve que cela se marie bien avec cette promo solaire et drôle. Je pense que le public découvrira des formes étranges, bizarres, loin de la quête de la performance à tout prix : c’est toute une génération de cirque qui fonctionne comme cela. Cela ne les empêche pas d’être d’énormes bosseurs, mais ils travaillent à d’autres endroits et cela rend nécessaire un travail de plateau. Je serai un facilitateur dans cette création que j’imagine lumineuse, ouverte et prenant le public en compte. Enfin, j’espère que, comme moi, ils se poseront la question de la légitimité de leur existence et de pourquoi ils font ces acrobaties et ces suspensions. Ce sont des questions éminemment circassiennes.
PRODUCTION
CNAC – Centre National des Arts du Cirque Le CNAC est un opérateur de l’État, financé par le ministère de la Culture – DGCA et reçoit le soutien du Conseil départemental de la Marne, de la Ville et de la Communauté d’Agglomération de Châlons-en-Champagne.
Partenaire privilégié du CNAC, le Conseil régional du Grand Est contribue par son financement au dispositif d’insertion professionnelle mis en place par le CNAC.
La Brèche – Pôle National Cirque / Cherbourg accueille l’équipe artistique en résidence de création