COLINE MAZUREK

PHENIXE

RÉSIDENCE 29 SEPTEMBRE > 8 OCTOBRE 2025

Dans un cabinet de thérapie, Coline Mazurek se lance avec PHENIXE dans un one woman circus show, un spectacle à la croisée du stand up et du cirque (pole dance). Ce solo est né du constat de déséquilibre entre l’homme et la femme face à la parentalité. S’en sont ensuivies des questions sur sa place dans ses rôles d’artiste, femme et mère.

PHENIXE sera votre première création en solo. Qu’est-ce qui a déclenché l’envie de vous jeter à l’eau ?

Coline MAZUREK : Ce spectacle est parti du constat que je suis femme, mère et artiste. La maternité soulève le fossé des inégalités entre hommes et femmes. Au début c’était une réflexion personnelle. Mais j’ai réalisé que d’autres femmes avaient constaté les mêmes choses, quel que soit leur milieu social. Si nous étions beaucoup à penser cela, c’est qu’il y avait, à mon sens, matière à en parler et à en faire quelque chose. J’utilise la maternité comme un révélateur. Je pars de mon parcours très classique où j’ai coché toutes les cases : blonde, carré, frange, enfance dans le 92 (les Hauts de Seine, donc privilégiée), danse classique, piano, gym, gymnastique rythmique, parcours circassien élitiste – à l’Ecole Nationale des Arts du Cirque à Rosny-sous-Bois, puis au Centre National des Arts du Cirque à Châlons-en-Champagne. Or aujourd’hui, je galère. Seule explication : la maternité est venue tout modifier, autant mon corps que mon statut social.

Vous êtes voltigeuse en portés acrobatiques mais ici, vous optez pour d’autres disciplines.

CM : J’ai découvert la pole dance il y a quelques années et j’ai très vite accroché. J’y ai vu l’opportunité de concrétiser un de mes objectifs de carrière : écrire un solo. Parallèlement j’ai suivi une formation de stand-up, que j’ai tout autant adoré. Je trouve des points communs entre l’écriture séquencée du cirque et celle du stand-up. J’ai eu envie de mêler ces deux disciplines, stand-up et pole dance, deux formes populaires, pratiquées souvent dans les mêmes clubs et donc cachées, pour en faire un art circassien. La pole dance est très connotée, avec un corps féminin fait pour assouvir le désir masculin. Le phénix est un symbole de renaissance. PHENIXE, titre de ce solo, célébrera les femmes qui trouvent la force de se réinventer, par-delà les contraintes qui leur sont imposées par la société.

Et comme vous dites avoir fait « autant d’années de cirque que de thérapie », le spectacle se déroule dans le cabinet d’un·e thérapeute.

CM : Vu que je parle de moi et de qui je suis, cela fait sens. Je jonglerai entre stand-up, pole dance et mouvement dansé autour du fauteuil du cabinet. L’humour sera présent, comme dans mes autres pièces. Pour évoquer des sujets qui tiennent à cœur, je trouve que l’ironie aide à relativiser, rire jaune pour mieux libérer les tensions et parler de tout. Pensé au départ pour la salle, le spectacle se jouera finalement en extérieur, pour rendre la culture accessible à tous et mettre une barre de pole dance sur la place publique ! À La Brèche, je travaillerai les deux premiers jours avec la dramaturge Pauline Dau pour tester les premières idées de texte et ensuite avec la chorégraphe Julie Tavert. Ce qui m’importe, c’est que le public – homme ou femme – s’identifie et puisse redéfinir les rôles de chacun.

PRODUCTION 
El Nucleo

Distribution

mise en scène
Julie Tavert et Coline Mazurek

avec
Coline Mazurek

dramaturgie et regard stand up
Pauline Dau

regard extérieur et absurde
Valentin Verdure

régisseuse plateau
Fanny Hugo

création et régie son
Jean-Marie Canoville

création et régie lumière
Pierre Berneron

costumière
Clarisse Baudinière

regard chorégraphique
Linda Kapetanea