CIE SCOM - COLINE GARCIA

FLAM(M)E

RÉSIDENCE 26 JANVIER > 6 FÉVRIER 2026

Site Internet : https://ciescom.fr/

Créé en 2024 pour le cadre des JO, Flam(m)e, libre adaptation de La petite communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon, évoque les manières dont le corps, celui sportif des filles/femmes surtout, est perçu bien au-delà de ses capacités performatives jusqu’à devenir un objet de désir social et un enjeu politique. Coline Garcia en crée pour SPRING 2026 la version salle.

FLAM(M)E est né à la fois d’une commande et d’une envie personnelle. Quelles étaient-elles ?

Coline Garcia : Dans le cadre des Olympiades culturelles des Jeux Olympiques de Paris 2024, le Palc (Palc – Pôle National Cirque de Châlons-en-Champagne – Région Grand Est) m’a commandé une forme légère et laissé carte blanche. Cela faisait écho à un projet que je portais depuis longtemps. J’ai moi-même pratiqué la gymnastique avant de faire du cirque et je me suis souvent demandée où se situe la frontière entre les deux. Je voulais questionner cette porosité entre sport et art. Il me semble important de mettre des mots sur nos inquiétudes, de constater que tout peut basculer très vite, et d’en parler avec les plus jeunes. Et en cela, l’histoire de Nadia Comaneci est intéressante. La gymnastique roumaine est certes inconnue de la génération actuelle, mais son histoire est universelle : celle d’un corps sportif soumis à l’extrême, jusqu’à devenir outil politique

Et c’est encore plus vrai pour un corps féminin...

CG : Oui? en effet, le spectacle interroge les manières dont le corps sportif des filles/femmes est perçu, au-delà de leurs capacités performatives, jusqu’à devenir un objet de désir social. Aujourd’hui? les gymnastes sont enfin autorisées à porter un mini-short… Nadia Comaneci avait un corps d’enfant, mais un corps érotisé en justaucorps échancré. Avec Clémence de Felice, l’interprète, nous parvenons au même constat que Lola Lafon dans son livre* : même si l’acrobate roumaine nie toute emprise, de nombreux éléments prouvent qu’elle subissait de nombreuses pressions, qu’elle était surveillée et même affamée. Les interviews d’époque montrent une petite poupée souriante qui dit oui à tout, mais dès que son corps a changé, elle a été jugée pour ses formes et ses performances, moins bonnes.

Justement, qu’avez-vous choisi de transposer de cette histoire au plateau ?

CG : J’ai choisi de transposer au plateau le parcours de Nadia Comaneci, et ce que son histoire révèle des corps mis en vitrine. À travers elle, j’interroge comment un corps jeune, féminin et performant peut devenir un corps politique, instrumentalisé. FLAM(M)E mêle récit biographique et physicalité acrobatique. La scénographie, centrée sur un long tapis de tumbling, met en tension solitude et exposition publique. Le public, placé en bifrontal, devient témoin d’un corps admiré, scruté, piégé. Des archives sonores et visuelles – slogans, propagande, chorégraphies – traversent le spectacle. Sans discours explicite, j’ouvre un dialogue sensible sur ce que peut être une dictature. Le titre évoque à la fois le nom de l’équipe de la gymnaste, et ces corps qu’on pousse jusqu’à se consumer.

* La petite communiste qui ne souriait jamais / Lola Lafon.- Actes Sud ; 2014

PRODUCTION
Cie SCoM, Coline Garcia

CO-PRODUCTION
Le Palc, Pôle national cirque, Châlons-en-Champagne Grand Est (51) dans le cadre des olympiades culturelles • Théâtre de La Madeleine, Scène conventionnée d’intérêt national de Troyes (10) • La Brèche, Pôle National Cirque de Normandie, Cherbourg (50) • Centre culturel Saint Alban (31)

CRÉATION
Printemps 2026

Distribution

conception, scénographie et mise en scène
Coline Garcia

autrices
Clémence de Felice

interprétation
Clémence de Felice

création Lumière
Justine Angevin

régis technique
Laura Robinet

production et diffusion
Régis Huvelin et Laurine François