RAFAEL DE PAULA - COMPAGNIE DU CHAOS

Nebula

du 31 août au 12 septembre 2015 // du 1er au 16 février 2016

Présentation publique le jeudi 11 février 2016 à 19h

Site Internet : www.compagnieduchaos.com

Dans Vigilia, présenté à SPRING 2015, Rafael de Paula s’intéressait à ce qui survient en état de veille, entre rêve et sommeil. En solo au mât chinois, l’artiste cherchait « à rendre visible l’invisible ». Dans Nebula, il partage son agrès de prédilection avec Ania Buraczynska. Ensemble, ils questionnent la relation à l’autre, la difficulté à communiquer.

Nebula explore la complexité des relations entre deux êtres. S’agit-il de deux êtres humains en général ou bien d’une histoire de couple ?

Rafael de Paula : J’évoque ici le rapport homme-femme, mais pas sous l’aspect d’un couple. Je cherchais à apporter de la féminité ; c’est le rôle d’Ania. Or son personnage peut tout aussi bien être une compagne, une mère ou une enfant. L’idée est de parler de la difficulté de communiquer de ces personnages, avec, comme dans la vie, des malentendus, des incompréhensions. Ce genre de quiproquos a parfois pour origine une bonne intention. Mais, malgré la volonté de bien faire,  les bonnes intentions peuvent générer chez l’autre de la claustrophobie, telle une mère qui, donnant beaucoup d’amour à son enfant, l’étoufferait au point de l’empêcher d’être libre. Le message passe ici par le corps d’Ania et le mien, mais nous ne forçons pas l’interprétation du spectateur ; son analyse peut survenir après le spectacle.

 

Il est possible en effet, si l’on communique peu ou mal, de se méprendre sur les intentions de l’autre. Comment rendrez-vous ce sentiment au plateau ?

RdP : Il y a justement une scène où Ania est en haut du mât, éclairée, dans une chorégraphie sur le thème de l’abandon. Le public pense qu’elle chute et essaie en vain de remonter. Moi, je suis au pied du mât, dans le noir. Le spectateur s’imagine que quelqu’un la tire vers le bas alors qu’en fait, je tente de la calmer. Le public ne le sait pas encore, il le découvre à la scène suivante. La violence dans Nebula passe par ce genre de situations à double sens. D’où la fumée sur le plateau sur laquelle sera projetée de la lumière ; elle symbolise le brouillard qu’on a souvent devant les yeux et qui nous empêche de voir les besoins de l’autre. Comme dans Vigilia, j’envisage le dispositif scénique comme un organisme vivant, je cherche à humaniser la technologie.

 

Les arts numériques occupent d’ailleurs une place importante dans vos spectacles. En quoi sont-ils, ici, le miroir des relations entre les personnages ?

RdP : Chaque élément est important dans le spectacle, artistes et arts numérique ont la même place. Ils forment un tout, un même corps. En fait le décor est un organe. La lumière, la vidéo et le son illustrent nos états physiques sur le plateau. Nebula est un spectacle sans paroles mais qui a un vrai univers sonore. Les sons les plus graves, par exemple, permettent de traduire une ambiance oppressante, angoissante. Le côté humain est apporté par la vidéo dans laquelle je mets de l’imperfection, du grain, du mauvais, comme chez l’Homme. Bien sûr, les défauts sont choisis et le public le sait. Au bout du compte, Nebula se veut un rituel de passage, un cheminement, une expérience. J’aimerais que le spectateur sorte différent de son état à l’arrivée dans la salle, qu’il soit une autre personne.

Administration : Fred Cardon
Production et Diffusion : Ay-Roop
Production : Compagnie du Chaos
Coproductions et soutiens : Les Migrateurs, Pôle National des Arts du Cirque – Alsace / Strasbourg ; 2 Pôles Cirque en Normandie - La Brèche à Cherbourg ; Festival Mirabilia International Circus & Performing Arts ; Creac, Pôle National des Arts du Cirque – Méditerranée.

Création 2016

Distribution

Conception
Rafael De Paula

Interprètes
Rafael De Paula & Ania Buraczynska

Création vidéo
Julien Reis & Vincent Griffaut

Création son
Benjamin Furbacco