La Brèche

Vous pratiquez la boxe depuis plusieurs années et, adolescente, vous étiez fan du boxeur Mohammed Ali. Dans votre prochain solo, vous souhaitez prouver que la boxe ne se réduit pas à l’agressivité. Que représente-t-elle pour vous ?

Julia Christ : La boxe est étrangement belle, émotionnellement captivante et absolument physique. J’utiliserai ses symboles, tels les rubans blancs et les gants de boxe pour créer l’atmosphère d’un ring imaginaire. Coin de l’âme ne raconte rien de précis mais a l’ambition de plonger dans un état, cinématographique, une certaine forme de poésie, un état d’une boxeuse seule dans son carré de corde, qui danse, se jette, s’amuse seule, sans adversaire. Cette idée de solitude m’intéresse vraiment. J’ai quarante-quatre  ans et mon corps, mes pensées se transforment ; je me bats avec eux comme contre un adversaire métaphorique. Au début, je voulais évoquer Mohammed Ali ; aujourd’hui, je le mets dans l’ombre, je préfère parler de féminité.  Mais son âme de boxeur-danseur de génie n’est pas très loin.