Site Internet : https://www.nettyrad.com/
Note d’intention
Proposition autours de l’animalité de la brutalité humaine et du presque rien…
Dans un espace indéterminé, trois individus et un cheval vaquent à leurs occupations, elles sont ensemble et séparées. Alors qu’elle, un fil à la main, s’avance déterminée à faire quelque chose, lui, se questionne, discute, tergiverse et recherche des solutions. Il est probable que le temps passe sur eux comme sur nous. Et pourtant, ça ne les empêche pas de continuer. Ils confondent tout, mais tant pis.
Entretien
Après Bruno Dizien en 2008 qui travaillait sur son spectacle Töshtük ou la refonte des os, la Brèche accueille de nouveau en ses murs un projet de cirque équestre. Brute, c’est la rencontre de Netty Radvanyi, circassienne et artiste pluridisciplinaire, Johan Bichot, acrobate-danseur, et Arto, un cheval hongre espagnol de 13 ans. Un projet dont un des regards extérieurs n’est autre que Bruno Dizien, en tant que chorégraphe.
Johan Bichot et vous avez des parcours vraiment très différents…
Netty Radvanyi : Oui mais avons ceci en commun d’être des « touche à tout ». Johan a fait du roller en compétition au niveau international mais aussi du karaté, du bicross, du théâtre et de la danse au Centre chorégraphique national d’Orléans. Il a intégré l’école de cirque préparatoire Balthazar à Montpellier avant de se former à l’Ecole nationale des arts du cirque de Rosny au trapèze puis à l’Académie Fratellini à l’acrobatie au sol et au mât chinois. En tant qu’interprète, il a notamment dansé pour Josef Nadj et les frères Ben Aïm. Quant à moi, j’ai fréquenté dès l’âge de 13 ans l’école d’Annie Fratellini. J’ai poursuivi des études d’histoire et de sciences politiques avant de me former au Centre national des arts du cirque de Chalôns-en-Champagne en acrobatie à cheval. J’y découvre également l’art marionnettique. Pour parfaire ma formation, j’entre au Fresnoy, Studio national des arts contemporains à Tourcoing.
Et c’est là que vos chemins se croisent…
NR : Oui, c’est en 2012 au Fresnoy que nos chemins se croisent et que commence notre collaboration. Nous avons tout d’abord travaillé ensemble sur un projet de recherche acrobatique que je dirigeais autour de l’œuvre du peintre Francis Bacon, « Striptyque », une installation sous forme de vidéos et de performances. En 2013, Johan participe au court-métrage de fiction fantastique que je réalise, « L’Ombre de Salah », pour lequel il est coscénariste et acteur. Ensuite, il y a la carte blanche que le Cirque Jules Verne d’Amiens nous propose dans le cadre de sa saison équestre en mai 2013 et pour laquelle nous présentons Des vertes. C’est avec cette petite forme, inspirée du conte de Blanche-Neige, que commence réellement le travail de coécriture.
Est-ce que Brute, votre prochain projet de création, est le développement de la forme courte précédemment créée ?
Johan Bichot : Brute découle de Des vertes dans le sens où nous allons creuser certaines matières déjà exploitées pour ce spectacle mais le propos n’est plus le même. Nous allons continuer de travailler à trois : Netty, le cheval Arto et moi ; sauf que pour Brute, nous allons être en frontal et non plus en circulaire. Au niveau dramaturgique, nous nous orientons vers quelque chose de beaucoup plus brut : nous abandonnons la trame narrative du conte de Blanche-Neige au profit d’un propos plus centré sur l’animalité, sur les corps, celui d’un homme, d’une femme, d’un cheval. On imagine le spectacle comme une succession d’actions brèves dans un temps et un espace donnés comme si on plongeait le spectateur dans le glissement de nos pensées dont les enchaînements et répétitions pourraient confiner à l’absurde.
Coproductions : Cirque Jules Verne, Pôle national des arts du cirque et de la rue ; Centre chorégraphique national d’Orléans
Accueil en résidence : La Brèche, Pôle national des arts du cirque de Basse-Normandie / Cherbourg-Octeville