Cie In Vitro / Marine Mane

La tête des porcs contre l’enclos

Résidence du 8 au 17 novembre 2013 et du 15 au 25 avril 2014

Lors de sa résidence à la Brèche en novembre 2013, Marine Mane avait passé la première semaine à travailler sur son projet de création avec sa compagnie et la seconde sur un laboratoire qu’elle organisait sur le thème « Trajets et trajectoires » réunissant des artistes de tous horizons.  Nourrie des échanges qui ont eu lieu pendant ce laboratoire, Marine Mane poursuit le travail sur La tête des porcs contre l’enclos.

Vous avez fait la connaissance de La Brèche en novembre dernier lorsque vous y avez été accueillie en résidence pour la première fois.  Quelles ont été vos impressions ?

Marine Mane : Ma première impression, c’est la convivialité des repas qui sont des moments clés de la journée. On y fait la connaissance d’autres équipes artistiques en résidence. Ces rencontres ne se font pas dans un cadre officiel et c’est là que tu échanges les idées, les références, que se créent des passerelles fortes. Ce qui m’a aussi beaucoup plu, c’est l’idée de travailler dans ce lieu dénommé « Brèche ». Ça induit une posture. Je viens du théâtre et le mot a pour moi toute son importance. Je crois à l’inconscient, à la psychanalyse ; voir tous les jours le mot « Brèche » m’a, je pense, fortement influencée. En jouant avec la synonymie de « Brèche » me sont revenus ces paroles de Leonard Cohen : « Dans toute chose il y a une faille. C’est ainsi qu’entre la lumière ».

 

Concernant votre projet de création La tête des porcs contre l’enclos, qu’avez-vous travaillé pendant votre résidence à la Brèche ?

MM : Nous avons profité de notre résidence pour découvrir l’univers de Vincent Fortemps, dessinateur-plasticien. Pour ce spectacle, j’ai envie de création de traces en direct. Au départ, j’étais partie sur un travail photographique et une intervention sur le négatif de la photo. Finalement, j’ai trouvé les procédés un peu dépassés. J’ai fait appel à Vincent Fortemps qui nous a proposé des pistes intéressantes de dessins au crayon et à la peinture à l’huile noire, entre autres. Avec Lucien Reynes – circassien, Christophe Ruetsch – compositeur, et Vincent Fortemps, j’ai envie de construire un rapport corps / oreille / yeux, fort. Et puis, nous nous sommes également attelés à la présentation de notre projet pour  L’Atelier à spectacles, Scène conventionnée de Dreux agglomération dans le cadre de Premières lignes en janvier dernier.

 

Qu’en est-il ressorti de cette présentation ?

MM : Suite à ce rendez-vous, nous nous sommes reposés la question de la dramaturgie. L’histoire de La tête des porcs contre l’enclos, c’est la mienne. Je dois être au plateau, pas seulement en tant que metteure en scène mais aussi en tant que comédienne. Je dois avec mon langage, au même titre que Lucien, Vincent et Christophe avec les leurs, me faire l’écho de l’histoire de la jeune femme dont il est question dans la pièce. Nous allons travailler sur la problématique de la parole, et plus précisément de l’indicible ; sur la manière dont le mode d’expression de chaque protagoniste peut se relayer pour mettre en lumière la multiplicité d’une personne et la complexité de son histoire. Aucun endroit n’est juste et bon. C’est la superposition des différentes couches qui va faire sens.

De quoi sera-t-il question dans La tête des porcs contre l’enclos ?

MM : Il sera question de violence. Ça fait deux ans que je suis sur un texte dont j’ai écrit la moitié et qui sera prêt en septembre. C’est un journal émotionnel que je rédige sous forme d’images. Les images qui passent par la tête d’une jeune fille qui subit des violences physiques au sein de sa famille. La tête de porcs contre l’enclos, c’est ces violences et les traces qu’elles laissent, l’impact des coups dans un parcours personnel et corporel ; mais c’est aussi la reconstruction, la résilience. Cette création s’inscrit dans une démarche de questionnements, d’expérimentations sur le long terme autour de la trace, de l’empreinte. En cela, les travaux de Fernand Deligny sur les dessins de ligne d’erre, de Gilles Deleuze et Félix Guattari sur les questions de territoires, de rhizomes m’ont fortement inspirée.

Production : Cie In Vitro / Marine Mane

Projet sélectionné à Premières lignes 2014 – L’Échangeur artistique, L’Atelier à spectacles, Scène conventionnée de l’Agglo du Pays de Dreux

Résidence d’aide à la création, coproduction (recherche en cours) : La Brèche, Pôle national des arts du cirque de Basse-Normandie / Cherbourg-Octeville ; CÉSARÉ, Centre national de création musicale – Reims ; Les Sept Collines, Scène conventionnée – Tulle ; Le Nouveau Relax, Scène conventionnée – Chaumont

Soutiens (recherche en cours) : DRAC Champagne-Ardenne, Conseil Général de la Marne, Ville de Reims. La compagnie est conventionnée par la Région Champagne-Ardenne et la Ville de Reims et accompagnée par La Fileuse, Friche artistique de Reims

Journal de la création

« La tête des porcs contre l’enclos » Marine Mane – Cie In Vitro

« La tête des porcs contre l’enclos » Marine Mane – Cie In Vitro

Journal de la création # Saison 1 - épisode 5

En résidence à La Brèche, Marine Mane nous parle de son dernier projet de création, La tête des porcs contre l'enclos. Découvrez les images des premiers essais au plateau, dévoilés lors de sa résidence de travail …

Création en mars 2015 dans le cadre du festival SPRING

Distribution

texte et mise en scène
Marine Mane

dramaturgie
Cathy Blisson

avec
Lucien Reynes, Marine Mane, Vincent Fortemps, Christophe Ruetsch

création chorégraphique
Lucien Reynes

création plastique et visuelle
Vincent Fortemps

création musicale
Christophe Ruetsch

scénographie
Bérengère Naulot

lumière
Thomas Costerg

administration
Anne Delépine

diffusion et production
Claire Masure