HORS PISTES - VINCENT GOMEZ

Confidence(s)

du 5 au 16 octobre 2015

Présentation publique le jeudi 15 octobre à 19h

Site Internet : www.ciehorspistes.com

Vincent Gomez, Laurent Pareti et Reno Daniaud sont trois artistes de cirque qui se connaissent depuis longtemps et ont souvent travaillé ensemble au fil des rencontres, des collectifs. Trois amis donc. Trois quadragénaires aussi, qui questionnent leur parcours passé et s’interrogent sur là où ils en sont aujourd’hui, après vingt ans de carrière… Avec une envie commune : réfléchir sur l’acte solo.

Vous associez au plateau « un jongleur absolu », un « acrobate en mouvement » et « un musicien curieux ». Puisque vous questionnez l’acte solo en cirque, s’agira-t-il de numéros successifs ?

Vincent Gomez : Non, je ne pense pas, même si nous n’en sommes qu’au début du travail. Nous avons un thème commun : c’est le visible et l’invisible, ce que l’on montre ou que l’on cache, parfois pour mieux montrer et inversement. Notre base, c’est une pièce intime et personnelle. Une mise à nu, avec la sincérité et la justesse de l’acte présent. Je retrouve ici Laurent Pareti. Nous sommes issus de la même promotion du CNAC. C’était en 1995 et nous avons travaillé dans la même compagnie pendant dix ans, la Cie Anomalie. Reno, lui, compose des musiques de spectacle depuis dix ans, une musique qui laisse la place à l’image. J’avais envie de voir avec lui la différence entre musique de spectacle et musique tout court. Une partie du spectacle consistera en un concert, un vrai moment musical, un solo.

 

Vos carrières respectives sont riches d’expériences, de créations. Ensemble, vous vous interrogez sur le « pourquoi encore ? » Comment fait-on pour être toujours capable d’émerveiller l’autre ?

VG : Le problème de la pommade anti-douleurs se pose surtout pour l’acrobate que je suis, moins pour le musicien et le jongleur. Quoique ce dernier puisse se demander pourquoi il passe encore des heures à jongler et à ramasser des objets par terre. Avec le temps, le corps de l’acrobate change mais peut rester performant avec moins de performances. Le corps périlleux est moins intense mais le péril est au même endroit. J’ai par exemple le souvenir des numéros du clown Grock et son violon, lorsqu’il passe du sol à sa chaise d’un seul bond, et ce jusqu’à 85 ans. Je suis un « acrobate en mouvement » et dans Confidence(s),  je vais travailler sur  le corps expressif, sur l’extension du corps. Par exemple, je me suis fait faire une grosse tête de manière à ce que le langage passe par le mouvement et non par le verbe.

 

Ce qui vous importe, c’est d’être le plus possible dans l’instant, l’« ici et maintenant ». Comment cela va-t-il se traduire ?

VG : Nous construirons certainement le spectacle comme certains musiciens de jazz écrivent leurs morceaux. Nous aurons une grille avec de larges moments d’improvisation qui nous permettront de retomber sur nos pieds. J’aime cette formule et je souhaitais la partager avec Laurent Pareti. En jonglerie, si rien n’est écrit, les probabilités de chute sont plus nombreuses. Il ne faut rien précipiter. Lorsqu’on est dans l’instant, il ne faut pas être dans celui d’après. Souvent, dans une improvisation, les artistes pensent plus à ce qu’ils feront derrière qu’à ce qu’ils sont en train de faire. Or nous avons tous un bagage, des années d’expérience et des réflexes intellectuels, corporels. Nous pouvons donc nous laisser transporter par nos improvisations. Nos calculs ne doivent pas se voir au plateau.

Production : Hors-Piste(s)

Partenaires : CIRCA, Pôle National des Arts du Cirque – Auch ; La Verrerie d’Alès, Pôle National des Arts du Cirque Languedoc-Roussillon ; La Brèche, Pôle National des Arts du Cirque de Normandie / Cherbourg-en-Cotentin ; Furies, Châlons-en-Champagne ; La Batoude, Centre des Arts du Cirque et de la Rue – Beauvais ; Graine de cirque, Strasbourg ; Théâtre Jean Vilar, Suresnes

Création 2016

Distribution

Musicien curieux
Reno Daniaud

Acrobate en mouvement
Vincent Gomez

Jongleur absolu
Laurent Pareti