Co-fondateur du Collectif AOC, figure du renouveau de sa pratique artistique – le trampoline, Gaëtan Levêque se tourne depuis quelques années vers la transmission. En 2017, il devient responsable artistique de la pépinière de jeunes artistes au Plus Petit Cirque du Monde à Bagneux. Avec Esquive, Gaëtan Levêque signe un spectacle hommage à son agrès.
Votre prochain spectacle, Esquive, s’inscrit dans le dispositif de la pépinière « Premiers pas » du Plus Petit Cirque du Monde. En quoi consiste-t-il ?
Gaëtan Levêque : Le principe est d’accueillir de jeunes artistes sortant d’écoles supérieures, de leur permettre de travailler sous forme de résidences au sein du PPCM (Plus Petit Cirque du Monde), de questionner leur projet artistique et de les accompagner dans la manière dont ils le construisent. Je suis moi-même artiste associé au PPCM depuis six ans, et responsable artistique de la pépinière. La sélection s’opère en recevant les artistes et en les questionnant sur leur projet. À nous de voir si ce dernier est cohérent avec le dispositif “Premiers pas”. Nous assistons ces jeunes en terme de production et selon trois axes : développer leur projet personnel, réfléchir à un projet de médiation dont ils seraient à l’initiative, et enfin leur offrir l’opportunité de travailler avec des metteurs en scène confirmés.
C’est ce qui se passe avec Esquive, dont vous signez la mise en scène. Comment est né ce projet particulier ?
GL : J’avais ce projet de spectacle autour de mon agrès, le trampoline. Je trouvais cohérent, vu mon statut au sein du PPCM, de travailler avec de jeunes artistes. Esquive correspond à l’endroit où je suis aujourd’hui, après vingt ans de scène et de travail au sein de plusieurs compagnies mais surtout du Collectif AOC. Je suis arrivé à un moment de ma carrière où j’ai envie d’arrêter le plateau et de transmettre quelque chose. Pour clôturer ces vingt années artistiques, j’ai eu cette idée d’un spectacle-hommage à mon agrès, et d’y développer, avec de jeunes acrobates, tous les axes de recherche qui s’y rapportent depuis tout ce temps. J’ai donc réfléchi à une structure et une scénographie qui permettraient de les décliner avec trois trampolines et six acrobates au plateau.
C’est donc la première fois que vous ne serez pas au plateau. Qui avez-vous choisi pour interprètes ?
GL : Une équipe en forme ! Une équipe qui puisse répondre aux envolées acrobatiques que des interprètes de ma génération n’ont plus la force d’exécuter. J’ai pensé la scénographie de façon à ce qu’elle illustre plusieurs axes de travail, et qu’elle constitue un vrai terrain de jeu et d’exploration. Ces axes sont principalement le vol acrobatique, les portés sur le trampoline, la danse sur la toile, le travail sur la plateforme. Et comme je souhaitais avoir des moments avec trois duos, cela nécessitait d’avoir six trampolinistes. Or je connaissais déjà deux jeunes que je formais au trampoline lorsqu’ils étaient encore à Auch, avant leur entrée au Centre National des Arts du Cirque : les retrouver à la sortie d’école supérieure, c’était important. Le choix des six acrobates – en cours – doit découler sur un vrai collectif, une troupe.
PRODUCTION: Le Plus Petit Cirque du Monde, Bagneux, dans le cadre de la Pépinière «Premiers pas»
CO-PRODUCTION: Théâtre les Gémeaux – Scène nationale de Sceaux, le PALC, Le Manège – Maubeuge, Collectif AOC