Cirque Ici - Johann Le Guillerm

RÉSIDENCE D’ÉCRITURE

Résidence du 7 au 17 janvier

Artiste venu du cirque, Johann Le Guillerm intègre en 1985 la première promotion du Centre National des Arts du Cirque. Après avoir rencontré le cirque d’Archaos et participé à l’aventure de La Volière Dromesko, il co-fonde le Cirque O. L’aventure dure 2 ans. En 1994, il crée sa propre compagnie Cirque ici et un premier spectacle solo, Où ça ? qui tournera cinq ans à travers le monde. Il reçoit en 1996 le Grand Prix National du Cirque. En 2001, il s’engage dans Attraction, vaste projet de recherche qui interroge l’équilibre, les formes, les points de vue, le mouvement et l’impermanence. Cette recherche se matérialise dans des formes variées : objets, spectacles, sculptures, performances… Autant de formes qu’il y a de points de vue sur le monde. Au nombre des facettes d’Attraction, on trouve le spectacle sous chapiteau en perpétuelle évolution Secret (temps 1 & 2. Terces lui succédera en 2020), La Motte, une planète à portée de vue, Les Imaginographes des outils d’observation, Les Architextures, sculptures de bois autoportées… Élargissant ses terrains de jeux, il crée en 2013, La Déferlante première œuvre pérenne pour l’espace chapiteau de La Villette à Paris. Il conçoit en 2014 une performance dans l’espace public, La Transumante, forme mobile en reconfiguration permanente composée de 150 carrelets de bois de trois mètres de long manipulés par dix constructeurs, présentée pour la première fois lors de la Nuit Blanche à Paris. Il nous livre son point de vue sur sa recherche en menant ses expériences à vue dans la conférence pataphysique ludique Le Pas Grand Chose (2017). La même année il reçoit le grand Prix SACD pour l’ensemble de son travail. En 2018, dans le cadre d’Attraction – Une saison avec Johann Le Guillerm à Nantes, il crée L’Aplanatarium et Les Droliques, premières œuvres collaboratives d’Attraction où le public est convié à réaliser ses propres prototypes. Il s’associe avec Alexandre Gauthier, chef étoilé, pour créer en 2019 Encatation, une expérience culinaire. Il crée aussi une nouvelle architexture, Les Serpencils, à Villeurbanne. Les nombreuses facettes d’Attraction sont une invitation à imaginer des projets en collaboration avec plusieurs partenaires culturels à l’échelle d’une ville.

Vous êtes venu en 2013 présenter Secret sous chapiteau, dans le cadre d’Escapade d’hiver. Secret fait partie de votre projet global, Attraction, que vous menez depuis dix-sept ans. Votre résidence d’écriture s’inscrit-elle dans ce même projet ?

Johann Le Guillerm : Tout à fait. Je viendrai travailler sur le spectacle Terces, qui est en fait la mutation de Secret. Le principe de cette mutation, c’est de renouveler totalement la moitié du spectacle, en gardant un quart de Secret temps 1 et un quart de Secret temps 2. Ce qui implique que le spectateur est amené à revoir des éléments découverts il y a une dizaine d’années. Les choix de ce qui restera ne sont pas encore faits. Ma recherche s’inscrit toujours autour du minimal et d’un essentiel que je définis comme le point. J’ai développé une connaissance devenue au fil du temps une culture, qui envahit l’ensemble de mes travaux, que ce soit en spectacles, installations extérieures, conférences, expositions ou architectures. En ce qui concerne le spectacle sous chapiteau, j’ai élaboré sur plusieurs années une quarantaine de numéros. Cette matière me permet de réagencer des spectacles en gardant quelques éléments. J’ai toujours du mal, par exemple, à ne plus faire certains numéros. Ce parti pris m’offre la possibilité de représenter, autrement, des choses que j’avais dû abandonner. C’est à la fois une composition et une recomposition. Je réécris une phrase tout en conservant certains mots. Durant cette résidence d’écriture à La Brèche, je revisiterai toutes mes notes que je conserve depuis des années. Je confronterai ensuite ces idées avec la réalité du plateau. Il en résulte toujours beaucoup de déchets, mais qui ne sont jamais complètement perdus. Je peux être amené à les retravailler un jour. À Cherbourg, je tirerai des lignes d’horizon.