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Ce nouveau projet d’Alexander Vantournhout, vu dernièrement dans Foreshadow, déconstruit et réinvente des gestes du quotidien pour en donner une lecture sensible et émouvante. Sont ainsi décortiqués la simple poignée de main, la marche à pied et le fait de se tenir à la barre d’un bus. De cette recherche naît pour le duo Alexander Vantournhout / Emmi Väisänen une chorégraphie complexe et poétique de corps entrelacés.
Après Foreshadows, une pièce avec huit interprètes, vous revenez au duo avec Every_Body. Quels concepts interrogez-vous cette fois-ci ?
Alexander Vantourhnout : Je questionne les gestes du quotidien dans trois tableaux qui constitueront un triptyque. Il s’agit de Snakearms,Precarious duet et Hanging Duets ou La Barre de métro. Mais il y aura sans doute un quatrième volet, autour d’une table et d’une chaise. La recherche, amorcée en plein Covid avec Emmi Väisänen, a débouché sur une forme d’une vingtaine de minutes, Snakearms. Tout est parti de la déconstruction d’un geste simple : la poignée de main et le concept de prise. C’est le premier volet de Every_Body. Pour des raisons d’agendas, ce triptyque est également interprété par un autre duo, composé de Charlotte Cétaire et de Chia-Hung Chung, dit « Tomy », un talentueux Taïwanais qui vient de rejoindre la compagnie. Tous deux seront présents lors de notre résidence à La Brèche.
Le second volet est dédié, lui, aux mouvements des jambes. Et pour cela vous avez choisi un agrès insolite : un tapis de course…
AV : Ce Precarious duet, duo précaire, se déroule en effet sur un tapis roulant pendant une dizaine de minutes. Notre objectif est de créer un pas de deux lyrique, tout en douceur. La rencontre évoquée dans Snakearms se poursuit ici. On ne sait pas qui guide qui, ni lequel de nous suit l’autre. Le duo est basé sur la symétrie, sans laquelle il n’y a plus d’équilibre : nos jambes et nos pieds s’entrelacent et créent une interdépendance à la fois physique et émotionnelle. J’y vois une métaphore de la vie et de la relation avec autrui. La résidence à La Brèche nous permettra de voir comment tuiler ce tableau avec le précédent et le suivant. Nous travaillerons également les lumières et la musique, composée spécialement par Geoffrey Burton, un guitariste qui s’inspire du mouvement.
Le troisième volet s’inspire de la barre où s’accrocher, dans le métro, pour ne pas tomber…
AV : C’est un autre moment du quotidien, celui des transports en commun. Et là encore, plus ou moins suspendus à la barre de la rame de métro, du bus ou du tramway, nous proposons un pas de deux. Les pieds d’Emmi, plus petite, ne touchent pas le sol, alors ses jambes se libèrent. Le jeu est inégal avec moi, qui suis plus grand : nos corps s’enchevêtrent dans une nouvelle interdépendance, et elle s’accroche à moi pendant une quinzaine de minutes pour ne pas tomber. Pour une fois, l’identification du spectateur aux artistes sera facilitée : nous partons du quotidien. Et pourtant, traditionnellement, le cirque est censé évoquer l’extraordinaire : c’est aussi le propos de notre recherche. Ce sera d’ailleurs encore plus vrai avec le dernier volet, autour d’une simple table.
PRODUCTION
Not standing
COPRODUCTION
Kunstencentrum VIERNULVIER, Gand (BE), La Soufflerie, Rezé (FR), Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg & le Cirque-Théâtre d’Elbeuf (FR), Theater op de Markt – Dommelhof, Neerpelt (BE)
RÉSIDENCE
Turku.Dance, Turku (FI), Kunstencentrum VIERNULVIER, Gand (BE), Theater op de Markt – Dommelhof, Neerpelt (BE), Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg & le Cirque-Théâtre d’Elbeuf (FR), Wood Cube, Roulers (BE)
Créé avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge, via Flanders Tax Shelter
Avec le soutien des autorités flamandes
Alexander Vantournhout est artiste en résidence au Kunstencentrum VIERNULVIER à Gand et artiste associé du CENTQUATRE Paris. Il est ambassadeur culturel de la ville de Roulers. Alexander Vantournhout est soutenu par la Fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets.