La Brèche

« C’est une quête de traces, de sens, de rituels, de liens enfouis, comme autant de tentatives de donner corps à la fascination de notre fragile condition, de donner à voir l’intense beauté de ce qui ne dure pas. »
Jeanne Mordoj

« Une certaine proximité avec le spectateur m’est nécessaire, c’est pourquoi l’espace de jeu et celui du public sont pensés ensemble, c’est même un élément constitutif des spectacles. La forme presque circulaire du gradin englobe, permet une immersion, donne un point de vue particulier, à la fois sur le plateau et sur les autres spectateurs. En proximité immédiate, nous partageons une intimité de façon unique, la présence physique devient palpable, organique, tout est saisi, du moindre souffle aux variations de tensions du corps.
Je suis attirée, fascinée par la forme du spectacle forain. Prendre appui sur une tradition pour en ré- inventer le sens donne une grande liberté. C’est une sensation corporelle forte, ce rapport presque physique au spectateur, sans filtre, direct, brut, proche, délicat, c’est l’arène ; on expose, on exhibe, le différent, le monstrueux, la part sauvage, c’est l’espace pour cela. Le mot « attraction » foraine parle de lui même. L’attraction et la répulsion de ce qui renvoie en soi à quelque chose d’enfoui, d’oublié. Lieu de l’extra ordinaire, j’y convoquerai l’engagement total du corps pour donner à sentir la force fragile de notre humanité.»