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Note d’intention
Pour faire du cirque il n’y a qu’une chose qui soit absolument nécessaire: la matière humaine. L’élément fondamental est le corps. Et pour que la vie circule il faut la rencontre. Rien d’autre que nos corps, nos imaginations, et nos manières d’être pour faire que cette relation à l’autre, que cet intime se transforme en une expression pleine d’énergie qui remplisse l’espace. La rencontre de deux corps, ce corps ancré et solide de porteur et celui plus léger et modulable de voltigeuse. Deux corps sensibles qui prennent contact et construisent un dialogue physique. Ouvrir un monde qui est lié à notre monde et en même temps plus riche, plus mystérieux que celui que nous connaissons tous les jours. Une rencontre, la même chose et un peu autrement…
Notre rencontre est d’abord celle de deux corps opposés en terme de vitalité: un corps fort et un corps qui ne peut pas même se tenir. Comment ces corps se parlent? Se changent par leur contact? C’est ce flux énergétique des relations humaines que nous mettons en corps: donner son énergie à l’autre pour lui insuffler la vie, le redresser, s’affaiblir pour l’autre jusqu’à se perdre soi-même et advenir à bout de force à son tour. Porter l’autre radicalement, physiquement. Nous mettons en lumière ce rapport à l’autre, celui de ce monde à la différence qu’ici l’énergie est intensifiée et qu’elle traverse les corps avec plus de tension. Ce paradoxe du besoin d’être ensemble, de soutenir et d’aider l’autre et en même temps de nos nécessités à nous échapper, à nous défaire de l’autre aussi. Un lieu incertain, toujours changeant, sans toujours ni certitudes. Jusqu’où est-on capable de donner et recevoir? Quand le rapport peut basculer? Une tangibilité rendue physique qui nous mène à être tantôt soutenant tantôt soutenu. Tantôt fort tantôt faible
Soutiens: Centre national des Arts du Cirque, Centre national de la Danse de Pantin, La Brèche, Pôle cirque la Cascade à Bourg Saint Andéol, Le Montfort, Le Klap – Marseille, le Théâtre de Charleville-Mézières, la Cie du Chaos – Rafael de Paula