MÉLISSA VON VÉPY, STÉPHAN OLIVA - HAPPÉS

J’AI HORREUR DU PRINTEMPS

Résidence du 17 au 29 novembre 2014

Présentation publique mardi 25 novembre à 19h

Site Internet : www.happes.org

Mélissa Von Vépy a été invitée une première fois en 2011 à présenter son spectacle Miroir, Miroir dans le cadre du festival SPRING à la Brèche. Cette forme courte était  l’occasion d’une première collaboration avec le pianiste de jazz Stéphan Oliva. Aujourd’hui, le duo se reforme  pour un projet de création, J’ai horreur du printemps, inspiré de la bande dessinée Le Petit Cirque de Fred.

Note d’intention

Sur scène, planté au bout d’un chemin aride, un écran géant (évoquant vaguement le panneau d’affichage du «Boccaccio ‘70» de Fellini) sur lequel sont diffusés cycliquement de courts extraits de la bande dessinée « Le Petit Cirque » de Fred relatant les aventures de Carmen, Léopold et l’enfant, mis en musique par quatre musiciens d’un orchestre imaginaire.
Sur une route venant de nulle part, un forain bourru, sa femme taciturne tirant la roulotte, l’enfant, des corbeaux… traversent le paysage. Entre éclats sonores, et silences de solitude, ils ne font que passer, passer, repasser.
Dans ce décor étrange, un personnage bien réel crée la bascule dans un monde fantasmagorique où l’écran s’anime, devenant portique, cadre vertical, toile de chapiteau, et le cirque prend corps.
A la manière des planches de la bande dessinée, des tableaux surréalistes se forment, des rencontres insolites jalonnent ce voyage, révélant la rudesse mais aussi la poésie du parcours.
Manège triangulaire entre musique, spectacle et bande dessinée, J’ai horreur du printemps est un hommage au chef d’œuvre intemporel de Fred.


Entretien avec Mélissa Von Vépy

Après Miroir, Miroir créé dans le cadre des Sujets à vif au festival d’Avignon en 2009, votre chemin recroise aujourd’hui celui de Stéphan Oliva…
En janvier 2009, la SACD me propose de présenter une forme courte dans le cadre des Sujets à vif. Au départ, je pensais travailler avec un cinéaste. Peu de temps avant le festival, j’assiste à un concert en appartement de Stéphan Oliva accompagné de deux autres musiciens. J’ai été très émue par ce qui se passait entre eux. Ils avaient une façon d’être ensemble exceptionnelle. Du coup, je lui ai proposé de collaborer à la création de Miroir, Miroir. Il n’avait jamais travaillé avec une trapéziste ni moi avec un musicien et pourtant il nous était facile de travailler ensemble. On se permettait chacun de faire des retours sur les propositions de l’autre ; c’était vraiment intéressant. Pour ce nouveau projet, J’ai horreur du printemps, c’est Stéphan qui est venu me chercher !

Et que vous a-t-il proposé ?
Il m’a parlé d’un projet autour de la bande dessinée. Il avait déjà travaillé avec des musiciens, lors d’une précédente création, en lien avec l’univers de la bande dessinée et plus précisément avec Little Nemo de Windsor McKay. Assez vite lui est venue l’idée de composer à partir de Le Petit Cirque de Fred ; de tourner ensemble avec le spectacle Miroir, Miroir, et donc découvrir le monde du cirque, Stéphan m’a dit : « Je suis devenu circassien ! ». J’avais vraiment envie de partir sur cette idée. Je connaissais bien la BD. Dans l’imaginaire, c’est fondateur pour moi : ce cirque en errance, cet univers du cirque forain, cette vie sur les routes, c’est quelque chose que j’ai passionnément aimé en faisant du cirque. Ayant cheminé depuis, j’ai maintenant de la distance avec cette tradition mais ça m’est toujours précieux. 

Comment allez-vous vous emparer de ces dessins, de ces histoires ?
On veut vraiment faire un hommage à cette BD et rester fidèle à sa chronologie, à son imaginaire hallucinant. On va montrer quelques-unes des 30 histoires qui la composent. La BD est tellement géniale qu’il faut qu’on aille sur un autre terrain en s’autorisant à se placer dans le sensible plus que dans le narratif. Au niveau de la partition musicale, cela devrait se traduire par la composition de marches, référence à Fellini, mais il pourrait aussi y avoir des choses un peu moins fournies, moins mélodiques qui laisseraient place à l’improvisation. Du point de vue de ma partition, j’interviendrais sous forme d’intermède pour proposer des plongées oniriques en rebondissement à une histoire et en partant du point de vue du personnage féminin, Carmen. J’évoluerai sur différents éléments scénographiques : une toile tendue entre deux poteaux électriques, un arbre…


POUR ALLER PLUS LOIN

FRED, Le Petit Cirque, Paris, Éditions Dargaud, réédition 2012

Coproduction (en cours) : La Brèche, Pôle national des arts du cirque de Basse-Normandie / Cherbourg-Octeville ; La Ferme du Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée

Création les 11 et 12 avril 2015 dans le cadre de PULP FESTIVAL à La Ferme du Buisson, Scène nationale de Marne-la-Vallée

Distribution

conception
Mélissa Von Vépy et Stéphan Oliva

composition musicale
Stéphan Oliva

musiciens
Stéphan Oliva (piano), Claude Tchamitchian (contrebasse), Ramon Lopez (batterie, percussions), Christophe Monniot (saxophones)

performance et scénographe
Mélissa Von Vépy

traitement image et vidéo
Maxime Pecheteau

lumière
Xavier Lazarini

constructeur scénographie
Neil Price

costumes
Catherine Sardi

regards extérieurs
Gaël Santisteva

régie générale, vidéo et lumière
Sabine Charreire

régie son et vidéo
Olivier Pot