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Roland Auzet est compositeur et percussionniste soliste international. Il crée et met en scène des pièces de théâtre musical, se définissant comme un « écrivain de plateau ». Plus connu dans le monde de la musique que des arts du cirque, il n’en est pourtant pas à son premier coup d’essai ; il a mené des projets artistiques avec Jörg Müller, Mathurin Bolze et Jérôme Thomas.
Note d’intention
Max est un musicien, percussionniste, clown… La poésie naît de l’étrange manipulation qui joue sur l’échange, la magie, l’illusion, et des rapports entre un orchestre et lui, ou ses mains comme la force d’un désespoir.
Max est ainsi un étrange dompteur d’objets fauves (objets musicaux). Il ponctue ses accès d’humeur d’étranges sonorités humaines. La tension naît de la friction entre ce corps volontaire et la résistance des choses, le tout face à ce « gros animal qu’est un orchestre », comme ensemble de préjugés de la foule, et même la foule elle même sous la forme de l’opinion.
Cette relation tient de la joute et de la chorégraphie, de l’affrontement et du dialogue avec l’orchestre présent sur la scène et d’autres surprises.
Tout est le fruit d’une écoute extrême. Tout d’abord, la présence insolite d’objets sonores.
Sol… tables, statues, totems … L’écho d’une tradition ancestrale du musicien saltimbanque.
Une relation entre savant et populaire, mais aussi entre l’art de la musique et l’art du cirque à travers le clown.
Max est une “rude comédie” comme les grimaces de notre monde qui rendent difficile d’en percevoir les vrais visages.
Entretien avec Roland Auzet
D’où vous vient ce goût pour les arts du cirque ?
J’ai été élève aux Conservatoires de Marseille, Rueil-Malmaison et Paris mais aussi à l’École de cirque d’Annie Fratellini ! En 1997, je suis entré à l’IRCAM – Institut de Recherche et Coordination Acoustique / Musique. Je suivais une formation de composition et d’informatique musicale. Pour pouvoir financer mes études, j’étais en même temps clown et musicien chez Alexis Gruss. J’ai pris une autoroute à deux voies que j’ai suivie intensément. Ma route s’est faite avec les projets artistiques, les rencontres. Les métiers sans les rencontres, c’est rien. On devrait être formé à la rencontre. Dans la rencontre entre arts du cirque et musique, j’ai retrouvé ce vocabulaire commun de l’instant, du rapport au temps. On est bardé de savoir-faire mais avec l’expérience, on se rend compte que ce savoir-faire ne sert qu’à avoir la générosité du rapport à l’autre.
Quelle forme prendra cette nouvelle pièce de théâtre musicale ?
La forme du spectacle est celle d’un concerto scénique pour un musicien-percussionniste et un orchestre. Le concerto m’intéresse parce qu’il stigmatise la figure de l’individu face au groupe, traduit les humeurs que le soliste peut avoir face au collectif. Max est ce soliste qui évolue dans l’univers du cirque cabaret, qui réussit à construire à travers des objets générateurs de sons une noblesse en vis-à-vis de la grande tradition du cirque. La dramaturgie de la pièce est pile à l’endroit du numéro, du séquentiel. J’imagine quelque chose lié au savoir-faire, à la transmission. La présence d’un jeune enfant circassien est possible ; elle questionne le rapport à l’adulte, au passage de témoin. Moi qui suis éminemment musicien, je trouve intéressant d’être en présence d’un jeune circassien. J’aimerais poursuivre cette piste…
Coproduction (en cours) : La Brèche, Pôle national des arts du cirque de Basse-Normandie / Cherbourg-Octeville