Site Internet : julianvogel.ch/
Avec China Series, l’artiste suisse Julian Vogel s’intéresse au mouvement perpétuel et à la fragilité des objets.
Comment vous est venue l’idée de remplacer le caoutchouc du diabolo par des bols de céramique et porcelaine recyclés ou fabriqués par vous-même ?
Julian Vogel : Un jour dans ma cuisine ! En constatant qu‘un bol de soupe avait la même forme qu’une calotte de diabolo. J’ai donc pris deux bols identiques, fait un trou dans chacun d’eux et les ai reliés avec un axe. En tant que diaboliste, j’ai toujours été à la recherche d‘optimisation de l’objet. C’est pourquoi je l‘ai démonté pour y insérer de nouveaux éléments. J’ai aussi commencé par remplacer les calottes par d‘autres matériaux et différentes „choses“. La céramique, pourtant fragile, m’a dès le début fasciné. Car en tant que jongleur, on laisse constamment des objets tomber. Mais que se passe-t-il lorsqu’ils cassent ?
China Series n’est pas un spectacle classique mais plutôt une série de variations. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette forme ?
JV : Le projet comporte plusieurs parties, que je nomme „variations“ à l’instar des modifications apportées à un thème musical. Ces variations montrent différentes approches du diabolo en céramique en mouvement et donc potentiellement cassable. La numérotation de ces variations ne relève pas d‘une suite chronologique mais de la dénomination des différentes formes. China Series est comme un contenant capable d’accueillir des formes multiples et de grandir indéfiniment au fil du temps. Les variations ont différents formats de présentation : performance (frontale, interactive, de longue durée), installation, vidéo ou publication. Je crée ainsi différents espaces d’expérimentation qui sont pour le spectateur autant de nouvelles propositions formelles pour appréhender un projet de cirque. J’ai besoin pour cela de diverses formes artistiques et des techniques propres à chacune.
La scène circassienne contemporaine suisse est en France assez méconnue. Peut-on dire qu’il en existe une ?
JV : Oui, il existe une scène circassienne suisse. À vrai dire depuis longtemps, si l’on prend en compte des compagnies reconnues comme la compagnie Tr’espace, la compagnie Finzi Pasca ou Zimmermann & de Perrot, qui y sont installées. La scène suisse se développe à l’heure actuelle de manière exponentielle : il existe un noyau très actif, qui regroupe des initiatives comme Station Circus à Bâle. Des compagnies comme la compagnie Quotidienne, Moost, Fahraway ou bien SH sont des forces motrices. Après mes études, j’ai moi-même fait le choix de revenir en Suisse. Je pense qu’il y a là beaucoup de possibilités et d’intérêts, surtout dans le domaine de l’interdisciplinarité, dans lequel le cirque a son rôle à jouer. La scène circassienne contemporaine suisse mérite le coup d’oeil !
Coproduction
Festival cirqu’aarau, Le Plus Petit Cirque du Monde, Festival Circolo, Südpol Luzern
Soutiens
Aargauer Kuratorium, Arts Printing House Vilnius, Albert Koech lin Stiftung, Berlin Circus Festival, Centre Culturel Suisse Paris, Ernst Göhner Stiftung, FUKA-Fonds Stadt Luzern, GG Stadt Luzern, ICC Santa Maria da Feira, La Maison des Jonglages, La Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg et le Cirque-Théâtre d’Elbeuf, Panama Pictures, Pro Helvetia, Riga Circus, RKK Luzern, Station Circus Basel, Sundaymorning@ekwc
CHINA SERIES est shortlisté Circusnext 2020 – 2021, projet co-financé par le programme Europe Créative de l’Union Européenne