JUGLAIR

DICKLOVE

RÉSIDENCE 4 > 17 mai 2021

Beyoncé et Johnny réunis dans un show intimiste et grandiloquent !

Avec Dicklove, vous abordez le sujet du genre, une thématique actuelle et brûlante. Quel en a été le point de départ ?
Sandrine Juglair : Dans mon précédent solo, Diktat, je me transformais en homme lors d’une scène et cela a suscité beaucoup d’interrogations. Pendant ces dix minutes, je me déshabillais et je jouais avec mon corps de circassienne musclé donc « anormé », en adoptant des postures dites masculines. Je ne m’attendais pas à tant de réactions. Certains s’interrogeaient sur ma vraie nature, d’autres riaient. Les gens avaient visiblement besoin d’un repère. Je me suis demandée pourquoi. Et j’ai réalisé à quel point le genre – ses règles, ses questionnements, ses troubles…- était un sujet omniprésent dans notre culture et aussi dans mon propre vécu de petite fille garçon manqué, d’artiste femme ayant choisi comme spécialité le mât chinois, etc. J’ai alors eu envie de prolonger mes interrogations sur scène.

Dicklove vous permet donc de continuer à travailler sur le thème de la transformation qui vous suit depuis des années…
SJ : Tout à fait, avec ici un focus sur les multiplicités du genre. J’invoque aussi les personnages fictifs que sont les drag-queens et les drag-kings, qui jouent avec les stéréotypes masculins, féminins, queer… Je ne suis pas une spécialiste des questions de genre et ce spectacle ne sera pas là pour faire la morale ou dicter une façon de penser mais pour jouer avec les codes. Ce sera, j’espère, l’expression d’une libération, de ce que l’on a envie d’être. La notion de décalage par l’humour sera aussi présente, comme dans Diktat. Le spectacle s’adressera à tous, même si j’ai remarqué que le public adolescent était beaucoup plus en avance sur cette question de société. Ils sont plus à l’aise et vont plus loin que nous, les adultes. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux.

Vous évoquiez à l’instant votre choix, plus jeune, d’un agrès alors souvent réservé aux hommes. Qu’en est-il aujourd’hui et quelle place aura-t-il dans le spectacle ?
SJ : C’est vrai qu’à l’époque, j’ai dû défendre mon bifteck…Mais heureusement les choses bougent. Au plateau, il y aura un mât chinois, associé au masculin voire au cliché « viriliste », et un pole dance. C’est le même agrès, et pourtant dès qu’une femme l’appréhende, cette barre devient « sursexualisée ». Je serai vêtue d’un short et d’un débardeur couleur chair pour mieux montrer le travail du corps et des postures sur cet agrès, quelle que soit l’identité choisie. Les personnes qui passent d’un genre à l’autre sont souvent considérées comme les nouveaux monstres d’aujourd’hui, tels les freaks des cirques d’autrefois. L’idée est de pousser un personnage dans ses transformations allant parfois jusqu’au monstrueux. Mais ce monstrueux peut être lumineux, beau, et apporter quelque chose.

PRODUCTION
AY-ROOP

COPRODUCTIONS, AIDES ET SOUTIENS
Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg et le Cirque-Théâtre d’Elbeuf / Le Manège, Scène Nationale, Reims / Théâtre de Cornouaille, Scène Nationale, Quimper / Le Channel – Scène Nationale, Calais / Onyx, St Herblain / L’Espal – Les Quinconces, Scène Nationale, Le Mans / Furies – Le Palc, PNC, Châlons-en-Champagne / Cirque Jules Verne, PNC, Amiens / AY-ROOP, Scène de territoire pour les arts de la piste, Rennes / Le Domaine d’O, Montpellier / Théâtre La Vista – La Chapelle, Montpellier / La Cascade, PNC Ardèche Auvergne Rhône Alpes, Bourg-St-Andéol / Cirk’éole, Montigny-lès-Metz / TRIO…S, Inzinzac-Lochrist / Espace Périphérique, Parc de la Villette – Mairie de Paris / La Martofacture, Sixt- sur-Aff.

Avec le soutien de la SACD / Processus Cirque

Distribution

création, interprétation
Juglair

regards extérieurs et dramaturgiques
Claire Dosso (clown), Aurélie Ruby

création son
Lucas Barbier

création et régie lumière
Julie Méreau

construction
Max Héraud, Etienne Charles et La Martofacture

costumes
Léa Gadbois-Lamer

administration, production, diffusion
Ay-roop - Colin Neveur

remerciements
Marlène Rostaing et Jean-Michel Guy