NOT STANDING - ALEXANDER VANTOURNHOUT

INSCHRIFT / INSCRIPTION

18 > 30 janvier 2021

Site Internet : notstanding.com

Votre prochain spectacle, Inschrift, questionne l’écriture du mouvement et son inscription dans le sol. D’où vient cette envie ?
Alexander Vantournhout : Ce projet est né pendant le confinement. Je me sentais isolé, et moi qui suis habitué aux tournées, je ne pouvais plus traverser la frontière entre la Belgique et la France, alors même que nous avions une résidence à Lille. Je me suis alors intéressé aux migrations de l’animal humain et des animaux. Or ce n’est pas facile d’étudier, mémoriser ou prévenir le mouvement : il est comme le vent. J’aimerais le rendre plus probable pour le spectateur. Je me suis particulièrement penché sur les problèmes à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, et sur les traces -et les fausses traces – que les migrants tentent de ne pas laisser derrière eux, pour ne pas être pris. Être plus conscient de ses traces en révèle en effet la direction : il suffit de regarder les empreintes de pas.

 

Et pour illustrer votre propos, vous avez choisi six artistes féminines. Inschrift sera donc le premier spectacle de votre compagnie, Not Standing, dans le quel vous ne serez pas au plateau…
AV : C’est en effet un gros challenge pour moi, mais je crois que je suis prêt ! Il faut dire que je tourne déjà tellement que je ne pouvais pas me rajouter un spectacle où je serais encore au plateau. Et puis j’avais également envie que le travail se décentralise de mon corps. C’est pour cette raison que j’ai choisi des interprètes féminines, quatre danseuses et deux circassiennes, pour ne pas être tenté de leur imposer mon propre langage, mais plutôt en proposer une transcription vers des corps plus souples, à l’équilibre plus stable et avec une antéflexion du dos plus poussée. Et puis la mixité au plateau entraîne vite des liens relationnels implicites. Un casting entièrement féminin est par ailleurs très intéressant pour le contenu d’Inschrift : les migrants sont bien souvent …des hommes.

 

Les migrants, comme les animaux souhaitant échapper aux prédateurs, trouvent des stratagèmes pour effacer leur traces. Qu’en est-il dans Inschrift ?
AV : Leur but à tous est de mettre l’adversaire sur une mauvaise piste. Notre recherche, au plateau, serait d’effacer, deux secondes après, la trace laissée par les danseuses dans le sable. Cela se fera au moyen d’une branche, un peu comme les balayeuses le font le soir au pied du mur entre Mexique et États-Unis pour compter les passages, au matin. Les chats trompent aussi leurs poursuivants en plaçant leurs pattes arrière dans l’emplacement exact des pattes avant : c’est la marche ipsilatérale. Sept loups peuvent aussi faire en sorte de ne laisser derrière eux qu’une trace unique ! Lors de notre résidence à La Brèche, nous travaillerons également la musique, via le chant pratiqué par des peuples qui marchent, comme les Touaregs, et la lumière avec Harry Cole, un grand éclairagiste.

PRODUCTION
Alexander Vantournhout / not standing

COPRODUCTION
en cours

Alexander Vantournhout est artiste en résidence au Centre des Arts Vooruit à Gand, et artiste associé du CENTQUATRE Paris et du Cirque-Théâtre d’Elbeuf.
Alexander Vantournhout est soutenu par la Fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets.

CRÉATION
2021

Distribution

conception et chorégraphie
Alexander Vantournhout

collaboratrice recherche artistique
Emmi Väisänen

performeurs (en cours)
4 à 6 danseuses

répétitrice
Anneleen Keppens

dramaturgie
Rudi Laermans

création lumière
Harry Cole

regard extérieur chorégraphique
Martin Kilvady