JÖRG MÜLLER x TABAIMO

DES GOUTTES ENCHEVÊTRÉES (titre provisoire)

RÉSIDENCE 22 JUIN > 2 JUILLET 2021

« Je suis intéressé à l’idée de rechercher de manière très concrète autour de nos peurs personnelles. Les nommer et les partager dans le processus de travail. Comment font-elles partie de notre identité? Comment cela peut-il devenir un terrain de jeu de ce travail? Sans avoir vraiment démarré cette recherche, je pourrais identifier la peur qui existe en moi et qui résulte d’une éducation et d’une culture très liées aux codes sociaux. Je voudrais jouer avec et me surprendre moi-même. Et je peux voir la peur qui est déclenchée par mon environnement. Le déclencheur classique. Se cacher ou courir…
Jörg Müller

Votre prochain spectacle, Des gouttes enchevêtrées, est un duo avec la japonaise Tabaimo. Le Covid a forcément impacté votre travail…
Jörg Müller : J’ai rencontré Tabaimo parce que ma compagne, Chiharu Mamiya, avait travaillé avec elle. Pour ce projet nous n’avons pu réaliser qu’une seule résidence ensemble. C’était en octobre 2018. Plein de pistes intéressantes étaient apparues. Mais avec la crise sanitaire, toutes les dates suivantes ont été reportées et nous avons dû repousser la date de création à 2022. Ce projet ne peut pas se faire à distance, uniquement par écrans interposés et envois de vidéos. Nous avions imaginé des projections sur le corps mais ce n’est pas évident si elle n’est pas là pour les réaliser. Nous avons même pensé tout arrêter, un temps, avant de rebondir. Je serai bien présent à la résidence de La Brèche, mais malheureusement pas Tabaimo, à cause de la quarantaine imposée par son pays à son retour.

Pendant votre unique résidence en commun, quelles pistes avaient émergé ?
JM : Pour Tabaimo, c’est seulement le troisième projet pour la scène. D’habitude, elle réalise des installations vidéo pour les musées. Là elle s’aventure dans le spectacle vivant, avec des fréquences, une efficacité et des timings différents. Ensemble nous avions expérimenté des projections vidéo que je manipulais moi-même avec un vidéo-projecteur posé au sol. Je faisais disparaître l’image dans mes poches et je la faisais réapparaître ailleurs. Elle pouvait surgir sur ma main, par exemple, et je la faisais glisser par terre. J’avais envie d’être l’ animateur de l’écran. J’ai à nouveau testé cela seul en résidence, mais sans Tabaimo dans l’espace pour soumettre des propositions et rebondir, c’est compliqué. De plus son procédé, à base de film d’animation, prend beaucoup de temps.

Quelles autres pistes développez-vous en attendant que Tabaimo puisse revenir en France ?
JM : Avec Tabaimo, nous avions misé sur notre résidence à La Brèche et son très bel espace de laboratoire pour tenter plein de choses. Je travaille beaucoup avec des tissus attachés ou des draps suspendus aux quatre coins que je manipule ou que je pose sur ma tête. Le tissu peut revêtir une multiplicité de formes : en boule, plat, fouetté, caressé, prenant le vent, transformé en costume etc. J’aime que les objets possèdent en eux-mêmes des secrets que l’on découvre petit à petit. Je suis en train d’écrire ce vocabulaire, après de nombreuses improvisations. À Cherbourg, j’aimerais travailler avec la costumière Emmanuelle Grobet et l’électro-acousticien Matthieu Guillin à qui je vais demander de sonoriser les poulies et de jouer avec l’univers sonore issu de ces installations.

Coproducteurs
Tokyo Metropolitan Theater ; Institut français (programme Cirque export) ; La Verrerie, Pôle National des Arts du Cirque d’Alès ; Maison des Jonglages – scène conventionnée de La Courneuve ; Tandem, scène nationale d’Arras-Douai ; l’Avant scène – scène conventionnée de Cognac
Accueils en résidence et soutiens
l’Albarède – Théâtre de Ganges ; La Brèche, pôle national cirque de Cherbourg ; Morishita studio – Tokyo ; Maison des Jonglages – scène conventionnée de La Courneuve; Tandem, scène nationale d’Arras-Douai ; l’Avant scène – scène conventionnée de Cognac

Premières japonaises
mai 2022
TACT Festival – Tokyo Metropolitan Theater

Distribution

création
Jörg Müller, Tabaaimo