La Brèche

Les Fauves est un spectacle de jonglage présenté sous un chapiteau construit pour l’occasion. Comment est né ce projet ?
Johan Swartvagher et Éric Longequel : Il est né d’un questionnement croisé de Marc Jeancourt du Pôle cirque d’Antony et de Thomas Renaud, l’ancien directeur de la Maison des jonglages. Leur interrogation était celle-ci : que pourrait être aujourd’hui une création de jonglage sous chapiteau ? Thomas s’est rapproché de nous deux pour réfléchir à un projet et notre réponse à été d’imaginer quelque chose de monumental. Bien sûr nous aurions pu concevoir un duo dans une tente 2 secondes …mais nous n’avons pas fait ce choix. Nous nous sommes plutôt inspirés d’une cérémonie en hommage à Herbie Hancock avec Obama assis à ses côtés dans un immense théâtre avec les meilleurs musiciens de jazz..  Bref, un trip beaucoup plus pop, dans le sens de populaire, un mot qui va bien avec tout ce que sous-entend le chapiteau.

Votre chapiteau à vous ne sera pas un dôme classique fait de toile et de mâts, mais une structure gonflable…
JS, EL : Nous travaillons en effet avec le duo d’architectes de Dynamorphe qui s’inspirent eux-même des expériences de Hans Walter Muller, le chantre du chapiteau gonflable dans le monde. Ce qui nous plaît avec ce type de structures, par ailleurs très belles, c’est qu’elles semblent légères et donnent, en tout cas, une grande sensation de légèreté, pour nous comme pour le public. C’est très cohérent avec la pratique du jonglage : plus besoin de s’arranger avec des portiques et autres accessoires nécessaires aux pratiques aériennes. Ici le dispositif est épuré et même la lumière sera directement suspendue à la toile. L’autre axe de notre travail, depuis plusieurs années, c’est de tenir nos utopies, et donc ici de construire le chapiteau de nos rêves et de présenter le casting de nos envies.

Le spectacle Les Fauves sera composé de deux parties. Décrivez-les nous…
JS, EL : La première partie consiste en une visite d’une ménagerie de jonglage contemporain, à la manière d’une exposition. Les cinq jongleurs, répartis dans le chapiteau, seront en performance en continu pendant 45 minutes devant un public qui déambule en curieux à la recherche des ces « œuvres vivantes. » Le chapiteau devient ainsi un lieu d’exposition où se côtoient jongleurs et œuvres plastiques spécialement créées pour l’occasion.  La seconde partie est la cérémonie évoquée plus haut, avec cette fois le public dans les gradins et, au plateau, deux jongleuses, trois jongleurs et une musicienne en maîtresse de cérémonie. Le fil conducteur de cette partie, à la chorégraphie sous tension et d’une durée égale à la première, pourrait être …le dernier jonglage de l’humanité mis sous bulle.