CIE LA MAIN DE L'HOMME - CLÉMENT DAZIN

INOPS

25 août > 4 septembre 2020

Site Internet : www.clementdazin.fr

D’abord seul dans Bruit de couloir puis accompagné d’autres jongleurs dans Humanoptère, Clément Dazin s’entoure pour son prochain projet de création de cinq autres artistes issus d’autres disciplines circassiennes : Ashtar Muallem au tissu, Antoine Guillaume et Marius Ollagnier à la bascule coréenne, Coline Mazurek et Valentin Verdure aux portés acrobatiques… tous issus de la même promotion du Centre National des Arts du Cirque (la 23e). Rendez-vous à l’automne 2021 pour en savoir un peu plus sur Inops !

Lors de votre dernière résidence à l’Espace culturel des Pieux en partenariat avec La Brèche autour de ce projet Inops, vous expliquiez travailler sur les thèmes de l’impuissance et de la fragilité. Est-ce toujours le cas ?
Clément Dazin : L’impuissance est l’un des trois thèmes de Inops. Deux autres se sont ajoutés depuis, au fil des recherches et des résidences. Il s’agit de la surpuissance et de la résistance. Assez tôt s’est imposée l’envie de travailler avec des gobelets en plastique réutilisables, et de construire un mur vertigineux. La scénographie elle-même se construit autour de cet objet symbolique de notre société. L’impuissance, dans notre monde de plastique, c’est d’être incapable de mettre fin à l’élévation de ce mur, alors même que l’on sait ce que cela implique. Poser ces gobelets, l’un après l’autre, est un geste banal du quotidien, mais qui illustre bien notre impuissance en tant qu’individu pris dans la masse. Ce mur est à la fois fascinant et effrayant.

Vous serez six artistes au plateau, issus de disciplines différentes. Quelles sont-elles ?
CD : Je travaille pour la première fois avec deux artistes à la bascule coréenne, Marius et Antoine qui sur leur agrès – symbole de le surpuissance du circassien – s’amuseront à jouer de meurs petites impuissances. Comme chacun des interprètes ici, ils ont quitté le CNAC il y a une dizaine d’années. Ils sont trentenaires et sautent toujours à six mètres de haut, effectuent vrilles et saltos et souffrent régulièrement de maux divers. Nous en sommes tous au même point de rupture : Valentin et  Coline aux portés, Ashtar au tissu et à la contorsion, et moi au jonglage. Toutes ces disciplines seront traitées de manière chorégraphique et je serai le lien entre les différents numéros. Nous écrivons collectivement le spectacle et pour la première fois, il y aura beaucoup de textes.

Quelle est la teneur de ces textes ?
CD : Il s’agit de textes que nous avons nous-mêmes écrits, inspirés de nos expériences personnelles, mais qui seront potentiellement détournés. Dans l’équipe, il se trouve que chacun a un rapport différent à l’écriture : romans, slam, théâtre… J’avais envie depuis longtemps d’introduire des mots au plateau mais je n’osais pas. Avec Inops, je franchis le pas. Ce qui ressort de ces textes, à ce jour, c’est le paradoxe entre le corps et l’esprit. Pour en revenir à notre mur en plastique, par exemple, notre corps continue d’agir malgré ce que pense notre esprit. C’est bien illustré par la contorsion : le corps va dans une direction, l’esprit dans une autre. L’impuissance côtoie toujours la surpuissance, inhérente au cirque.

ITV réalisée par Emmanuelle Lemesle pour La Brèche en juin 2020

COPRODUCTION
Plateforme 2 Pôles en Normandie / La Brèche à Cherbourg et le Cirque-Théâtre d’Elbeuf

CRÉATION
Automne 2021, Cirque-Théâtre d’Elbeuf « Temps des Créations »

Distribution

interprètes
Marius Ollagnier, Antoine Guillaume, Ashtar Muallem, Valentin Verdure, Coline Mazurek, Clément Dazin

création scénographie, lumière et régie générale
Tony Guérin

création sonore
Grégory Adoir

régie plateau
(en cours)

regard extérieur
Cédric Orain

dramaturge
Guillaume Clayssen

administration, production et diffusion
La Magnanerie - Anne Herrmann, Martin Galamez, Victor Leclère