CIE L'OUBLIE(E) - RAPHAELLE BOITEL

DOUBLE

RÉSIDENCE 1 > 11 JUILLET 2024

PRÉSENTATION PUBLIQUE vendredi 5 juillet 19h

Après La Bête noire, solo performatif dans lequel elle se mettait elle-même en scène, Raphaëlle Boitel crée ici le deuxième volet d’un triptyque consacré à des portraits de femmes de cirque. Double (titre provisoire) brossera, avec beaucoup d’humour, celui d’une femme écrasée par le poids de l’injonction à la perfection. À la mise en scène, Raphaëlle Boitel, à l’écriture Catherine Verlaguet (qui a notamment collaboré avec Olivier Letellier, Johanny Bert, Julia Vidit) et à l’interprétation, Fleuriane Cornet, spécialisée en vélo acrobatique !

En quoi La Bête noire et Double, les deux premiers volets d’un tryptique, se répondent-ils ?

Raphaëlle Boitel : La Bête noire constituait un autoportrait, une introspection jusqu’à la colonne vertébrale. Là où ce premier volet était plutôt chorégraphique, Double sera plus clownesque, même s’il y a, comme toujours, une dimension dramatique. Je souhaite dresser le portrait d’une artiste de cirque, et grâce à la belle rencontre avec Fleuriane Cornet, au Centre National des Arts du Cirque, c’est celui d’une acrobate à vélo, inspiré de sa propre vie. Je compte bien creuser sa palette, très large, et l’agrès qu’elle a choisi, peu habituel et vrai objet du quotidien : le vélo. Elle a également un profil transformiste et une vraie présence au plateau, avec une voix de théâtre que nous allons entendre, dans le registre de l’humour. Ce solo me donne l’occasion de travailler sur un texte et de collaborer avec une auteure.

Comment justement se passe la collaboration avec l’auteure Catherine Verlaguet ?

RB : Mes créations relèvent souvent d’un registre tragi-comique, mais nous évoluons ici dans quelque chose de plus loufoque, une fiction avec un texte dynamique qui rythme le spectacle. Actuellement nous procédons à de nombreux allers-retours au plateau avec Catherine, dans un travail d’échange où je lui demande de creuser certaines pistes, et de me faire des propositions en fonction du thème, mais aussi du travail d’improvisation et de la personnalité de Fleuriane. Il sera question d’une femme forte, lumineuse, sous couvert d’une grande solitude. J’ai envie, de manière décalée, de traiter de la sénilité, de la démence et de l’isolement qui en découle, souvent. Redevenir de grands enfants, en vieillissant, permet aussi d’ouvrir vers l’imaginaire et le fantastique.

Quelle place occupe le vélo de Fleuriane Cornet dans ce spectacle ?

RB : Son vélo est son compagnon, son partenaire de jeu, qu’il soit un banc, un accessoire, la roue du temps qui passe… Il se personnifie au point qu’elle peut lui parler, se confier sur les pressions que toute femme ressent, et peut-être encore plus une femme de cirque, à la physicalité poussée à l’extrême. Cette forme courte est un défi pour moi, dans le format recherché et l’introduction du texte. Après dix ans de compagnie, je cherche toujours à me renouveler, à affiner mon écriture. Cette collaboration enrichissante avec une autrice me permettra d’aborder un processus de création de manière différente. Ce qui ne change pas, en revanche, c’est l’importance de la musique dans cette pièce mêlant théâtre et cirque, et celle de la lumière pour évoquer le passé, appuyer la dramaturgie et dessiner l’espace

PRODUCTION

Cie L’Oublié(e)

CRÉATION

automne 2024 > Le Temps des Créations Cirque-Théâtre d’Elbeuf

Distribution

mise en scène
Raphaëlle Boitel

texte
Catherine Verlaguet

intéprétation
Fleuriane Cornet

lumière, collaboration artistique, scénographie
Tristan Baudoin

musique
Arthur Bison