Site Internet : https://lavolte-cirque.fr/
Analysés avec humour et engagement, les comportements aventureux de Matthieu Gary et Sidney Pin les amèneront à mesurer précautionneusement le degré de risque d’une acrobatie, faire l’exposé complet de l’histoire du concept de risque, jongler avec des tronçonneuses inoffensives, croiser un militant communiste en colère… et finalement reconsidérer leur passion pour la “risquologie”.
Votre premier spectacle Chute ! tourne depuis 2016. Comment est née l’idée de ce second projet ?
Matthieu Gary : Nous avions envie de créer un spectacle dans la continuité de Chute ! Entre deux, nous avons créé notre compagnie, La Volte-cirque, basée sur le savoir autour de l’acrobatie, et sur le principe du partage des émotions, y compris de manière textuelle. C’est le totem de la compagnie, au sein de laquelle nous développons un travail artistique et pédagogique autour de notre discipline, l’acrobatie. L’idée est de chercher ce que nos élans racontent de nous-mêmes, du monde, et de faire philosopher l’acrobate. Pour cela, nous passons par l’analyse de nos pratiques, en termes de ressenti, mais aussi par des phases plus « studieuses » d’écriture pour tisser des liens entre les différents domaines de pensée, pour comprendre ce que les autres en disent. Et la thématique du risque s’est imposée…
Toute cette recherche a demandé deux ans de travail et une longue et sérieuse maturation. L’humour sera-t-il de nouveau présent au plateau ?
MG : Pour nous, l’humour est un outil indispensable. C’est même la meilleure manière, paradoxalement, de discuter de choses sérieuses et d’accéder au premier degré sur de grandes questions. Notre posture de pédagogue et d’artiste se situe aussi autour de la dérision, sans leçon de morale sur la vie et la mort. Nous menons depuis toujours des projets pédagogiques, notamment avec des adolescents. Le risque, la chute ou la mise en danger engagent beaucoup de choses importantes à cet âge-là : cela permet d’aborder la confiance en l’autre et en soi, l’aventure, la sécurité, l’audace, etc. À Nantes nous développons même un processus au long cours avec les jeunes de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. À Cherbourg, nous rencontrerons des lycéens et des professeurs des écoles en formation.
Le titre provisoire de votre création était « De bonnes raisons de mourir ». Quel sera votre propos au plateau ?
MG : Le synopsis implique deux hommes, acrobates, qui s’interrogent sur leur pratique devant le public. On s’est rendu compte, en cours de création, que l’on ne pouvait pas parler du risque sans questionner notre rapport à la mort. Prendre un risque, c’est s’interroger sur ce que l’on est prêt à mettre en jeu, quitte à le perdre, mais pour cela il faut avoir de bonnes raisons. D’où le titre du spectacle. Ce que nous engageons réellement, dans l’acrobatie, c’est la mort. La vraie, au sens physique, la petite mort, sur ce que l’on a peur de perdre, sur ce que l’on protège. Nous avons envie de rendre l’acrobate moins héroïque, de faire entendre ses peurs et ses contractions. Lors de la résidence à La Brèche, la dernière avant la création, nous finaliserons écriture, son et lumière.
PARTENARIAT
Services Territoriaux Éducatifs et d’Insertion, Rezé ; Maison de quartier Madeleine Champs de Mars, Nantes ; Quai des Chaps, Nantes ; Ville d’Indre et de Couëron ; Artémisia, La Gacilly ; La Martofacture, Sixt-sur-Aff ; ONYX, Scène conventionnée de Saint-Herblain ; Grand R, Scène Nationale de la Roche-sur-Yon ; Cité du cirque Marcel Marceau, Pôle Régional Cirque Le Mans ; Pôle National Cirque de Bretagne, Lannion ; Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg et le Cirque-Théâtre d’Elbeuf ; Plus Petit Cirque du Monde, Bagneux ; MC2 Grenoble, Scène Nationale ; Le Monfort Théâtre, Paris ; Région Pays de la Loire ; Conseil général de Loire Atlantique ; Ville de Saint-Herblain ; Ville de Nantes; DRAC Pays de la Loire