Cie KMQT / Charlotte Le May, Verena Schneider

ALTER

RÉSIDENCE 9 > 20 mai 2022

L’une est québécoise et son acrobatie souple, explosive, expressive et disloquée. L’autre est autrichienne et son acrobatie solide, terrestre, articulée et affirmée. Formées toutes deux en France au Lido, École supérieure des arts du cirque de Toulouse, elles souhaitent ensemble ouvrir le cirque à des disciplines intellectuelles, comme la psychologie, la sociologie et l’anthropologie et ainsi participer de la diversité des esthétiques du cirque français.

Alter est votre toute première création. Racontez-nous la genèse de ce duo avec Verena Schneider.
Charlotte Le May : Alter est un projet binational, franco-autrichien. Verena est autrichienne et moi québécoise mais nous vivons toutes les deux en France. Tout est parti des ateliers transdisciplinaires que Verena organisait à Bruxelles. Les artistes y échangeaient leurs savoirs et leurs envies. Ce qui sortait de ces rencontres, mêlant le cirque à d’autres disciplines, était très intéressant. De son côté, Verena a l’obsession de la rencontre, de la communication et du vivre ensemble. De mon côté, je réfléchis beaucoup à l’empathie, et à comment la propager à travers mon travail d’artiste. Nos deux thèmes de prédilection se rejoignaient donc, et nous avons voulu créer un projet en commun, qui mêlera acrobatie et danse. Pour cette première création, nous bénéficions du compagnonnage du GdRA / Christophe Rulhes, Julien Cassier.

L’une de vos premières étapes de travail a été de procéder à des interviews d’inconnus.
CLM : Nous avons eu en effet l’idée d’interviewer des inconnus en préambule de notre travail. Nous avons déjà enregistré une dizaine de personnes. Toutes s’expriment sur ce qui les anime et les questionne ; il en ressort beaucoup d’émotion et d’intensité ! Cette matière nous servira à écrire notre cirque et notre dramaturgie ; nous souhaitons être le vecteur de leur vécu. Nous comptons mener une dizaine de nouveaux interviews au printemps, juste avant de venir à La Brèche. Nous avons l’intuition que notre approche sera différente parce que nous savons maintenant comment travailler cette matière : elle ne donne pas lieu à des portraits à proprement parler mais plus à des abstractions, entre discours parlé et langage corporel. L’objectif étant de conscientiser le geste créatif.

Ce premier spectacle de la compagnie KMQT en sera la vitrine, entre “rigueur, pertinence et réflexion”.
CLM : Nous souhaitons toutes les deux que notre cirque nous apprenne quelque chose en tant qu’être humain, qu’il soit pertinent pour le spectateur et le milieu circassien. Tant qu’à se lancer dans un projet si énergivore et chronophage, autant le faire avec une certaine rigueur. J’aime cette phrase inspirante de Marguerite Duras : “Je n’écris jamais un livre en connaissant la fin”. Nous savons néanmoins que Alter ne sera pas la traduction pure des interviews. Le spectacle mêlera acrobatie, danse et textes, énoncés en trois langues : français, anglais et allemand. Le format final sera d’une heure mais on aimerait le créer aussi avec des durées plus courtes pour le jouer ailleurs qu’en salle de spectacle, en y ajoutant des performances… tel un clin d’œil à la transdisciplinarité.

COPRODUCTION
WUK performing arts, Vienne (AT)

ACCUEIL EN RÉSIDENCE
La Nouvelle Digue – Cie 111, Toulouse ; La Grainerie – Fabrique des arts du cirque et de l’itinérance, Balma ; La Verrerie d’Alès – Pôle National Cirque Occitanie ; UP – Circus & performing arts, Bruxelles (BE) ; La Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg ; Latitude 50 – Pôle arts du cirque et de la rue, Marchin (BE) ; Ay-Roop, Scène de territoire pour les arts de la piste, Rennes

SOUTIEN
BRUX, Freies Theater Innsbruck (AT) ; Chancellerie fédérale d’Autriche ; Land Tyrol Le compagnonnage bénéficie de l’aide de la DRAC Occitanie

Distribution

création, interprétation
Charlotte Le May, Verena Schneider

collaboration à la scénographie et aux costumes
Sarah Sternat

compagnonnage
Le GdRA – Christophe Rulhes,
Julien Cassier