Rares se font à La Brèche les accueils en résidence de chevaux ; la dernière remontant à 2019 avec la venue de Baro d’evel avec son projet de création Falaise. Aujourd’hui, trois ans plus tard, c’est Nolwen Gehlker qui vient travailler sur son prochain spectacle, Métamorphoses, en compagnie, entre autres, de trois chevaux. Avec une discipline, rare elle aussi, la voltige à cheval, que la compagnie se plait à éloigner de son esthétique originelle et à renommer “danse à cheval”.
Après quatorze ans au sein de plusieurs compagnies de cirque équestre dont Pagnozoo, vous allez créer votre premier spectacle. Parlez-nous de cette envie.
Nolwen Gehlker : J’évolue en effet depuis toutes ces années dans des spectacles sous chapiteau, avec des cirques équestres. Et puis j’ai eu envie d’un projet à moi, sans chapiteau ni piste circulaire, mais en frontal et dans des théâtres. C’est un vrai défi, avec de nouvelles contraintes. Mais c’est aussi très exaltant. Avec mon compagnon, Calou, nous allons devoir adapter les sols aux pieds de nos chevaux pour ne pas user leurs tendons et éviter les glissades. Les premiers
essais de matière organique auront d’ailleurs lieu à La Brèche. C’est là que se déroulera en effet notre première résidence sur un plateau proche de celui d’un théâtre, et non sur une piste. À La Brèche, tout est de plain-pied mais dans certains théâtres, nos chevaux devront emprunter des monte-charges, voire des escaliers !
Vous serez cinq au plateau, avec vos chevaux. Présentez-nous vos compagnons de travail.
NG : Le spectacle Métamorphoses est écrit pour deux voltigeurs, Calou et moi, et trois chevaux. Il s’agit de Victor, un géant de la race des plus grands chevaux au monde, les Shire ; il y aura aussi El Cid, un étalon espagnol aux reflets dorés, et Broadsword, un cheval écossais. Tous trois sont des artistes et des athlètes, nos complices de vie au quotidien. C’est sur le dos de Victor que Calou et moi réalisons nos voltiges à deux en même temps. C’est cette spécificité et cette technique, rares de nos jours, qui nous ont fait repérer par Bartabas – directeur artistique de la compagnie Zingaro et de l’Académie équestre de Versailles – avec lequel nous jouons en ce moment dans Cabaret d’exil. Dans Métamorphoses, la lumière viendra souligner des détails et proposer des ombres chinoises. Et le musicien et bruiteur Nicolas Daussy créera spécialement pour nous une bande son.
Qu’est-ce qui se cache derrière ce titre, Métamorphoses ? Est-ce de votre métamorphose qu’il s’agit, vous qui passez d’interprète à auteure ?
NG : Oui c’est certain, mais ce n’est qu’une partie des métamorphoses évoquées. Il y a celle de la piste circulaire qui se transforme en plateau de théâtre ; celle des saisons, que le décor retranscrira, entre brumes et neige ; ou encore
la métamorphose liée à la maternité et aux corps. Ce spectacle pourrait être un dialogue initiatique entre la petite fille que j’étais et la mère que je suis devenue. Il ne suivra pas une narration linéaire et sera constitué d’une succession de
numéros qui suivront tous le fil rouge de la métamorphose. Nous ferons peut-être appel à la technique du quick-change, ces changements rapides de costumes – voire de cheval -, grâce au rideau de fond de scène. C’est quelque chose que je n’ai jamais pu faire avec une piste circulaire. À voir…
PRODUCTION
Cie Pagnozoo
COPRODUCTION
Cirque Jules Verne, Pôle National Cirque d’Amiens ; Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg et le Cirque Théâtre d’Elbeuf ; Haras National d’Hennebont ; Cirqu’éole ; Thèv, théâtre de Vesoul
SOUTIEN
La Compagnie est conventionnée par le Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté et soutenue par le Ministère de la Culture, la DRAC Bourgogne-Franche-Comté, le Conseil Départemental de la Haute-Saône, le Conseil Départemental du Doubs, la Communauté d’Agglomération Grand Besançon, la Ville de Besançon et la SPEDIDAM