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Avec Le Périmètre de Denver, présenté en avant-première à La Brèche dans La Nuit du Cirque, c’est sur fond d’enquête policière que Vimala Pons déploiera tous ses talents de circassienne de l’équilibre et de comédienne.
Votre prochain spectacle, Le Périmètre de Denver, est un projet de longue haleine. Racontez-nous la genèse de ce solo.
Vimala Pons : C’est un projet qui m’est cher, riche d’angles d’attaque et de niveaux de lecture. Tout démarre d’une obsession dont j’espère arriver à bout : celle de ma discipline, le cirque d’équilibre. J’avais envie de l’explorer cette fois avec des objets que j’ai fait construire exprès, et non avec des objets récupérés comme dans mes précédents spectacles. Passés du croquis à la réalité, ces objets ont dessiné les contours d’une intrigue et m’ont offert beaucoup de liberté de création. Un autre angle d’attaque important dans ce projet est le son, la musique, le récit sonore. J’ai composé il y a un an un livre-audio qui sortira en même temps que ce spectacle. Son nom est celui de l’un des personnages du spectacle, Eusapia Klane. Ce travail a nourri la manière dont je souhaite ici aborder la parole.
Ce spectacle est aussi nourri de la culture des films et des romans policiers. Pourquoi ?
VP : C’est là un troisième angle d’attaque. J’ai revu récemment tous les épisodes de Colombo ! Ils m’ont beaucoup inspirée, notamment le rapport aux objets qui finissent par dénoncer le criminel. Les romans policiers que je lis depuis toute petite, les enquêtes, les films à procès et bien sûr le jeu du Cluedo ont été une formidable source d’inspiration. Bref, mes influences pour ce spectacle vont de Colombo à La Vérité de Clouzot en passant par les films de Peter Greenaway et Rashômon de Kurosawa. On parle « d’effet Rashômon » pour évoquer un même fait décrit différemment par les personnes qui en ont été témoins. Dans Le Périmètre de Denver, j’incarne tour à tour sept personnages relatant un même meurtre commis en Angleterre en 2008 ; le titre du spectacle faisant référence à cet espace qui se crée en soi lorsque l’on ment.
Votre spectacle pourra se voir seul ou en diptyque avec celui de Tsirihaka Harrivel, La Dimension d’après…
VP : Tsirihaka utilise l’incrustation, le fond vert, de manière à créer une langue. Les images deviennent des mots et les décors des personnages qui « s’incrustent ». Comme quand un lieu nous hante, avec la sensation qu’il est imprimé sur une partie de notre corps. Son travail s’opère par le « vide » qui se remplit, et le mien par la « protubérance » qui se détruit. Ce sont deux facettes en creux et en plein d’une même recherche : faire appel à d’autres visages, entrer dans la fiction. J’utilise du silicone et des prothèses très réalistes pour créer mes personnages. À chacun est attribué un objet allégorique à échelle 1, un « objet-trauma », un « objet-souvenir » qu’il devra hisser, nous raconter puis détruire. Mais comment porter son corps ? Comme une parole, un vêtement, un mensonge ?
COPRODUCTION
Nanterre-Amandiers, centre dramatique national ; 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg et le Cirque Théâtre d’Elbeuf ; Le CENTQUATRE-Paris ; Les Spectacles vivants – Centre Pompidou, Paris ; Bonlieu, Scène nationale d’Annecy ; Espace Malraux, Scène nationale de Chambéry ; CDN Orléans / Centre-Val de Loire ; Le Lieu Unique, Nantes ; Le TAP, Poitiers ; MC2, Scène Nationale de Grenoble ; La Coursive, Scène Nationale de La Rochelle ; Les Halles de Schaerbeek, Bruxelles ; Ircam-Centre Pompidou ; Les Subsistances, Laboratoire de création artistique, Lyon
SOUTIEN À LA RÉSIDENCE
Compagnie Non Nova, Nantes
AIDE
Ministère de la Culture, Direction Générale de la Création Artistique (en 2018, sur l’ensemble de la recherche pour le projet TOUT ÇA / QUE ÇA) ; DRAC Ile-de-France