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Un an après avoir mis en scène les étudiants de la 32e promotion du Centre National des Arts du Cirque dans Le Cycle de l’absurde, Raphaëlle revient avec trois d’entre eux Vassiliki Rossillion à la corde volante, Tia Balacey à l’acrodanse et Mohamed Rarhib aux sangles pour la création de Ombres portées dans le cadre de La Nuit du Cirque.
Votre projet, Ombres portées, évolue plus que jamais selon le moment présent, « alors que nous vivons une époque soudain conjuguée au conditionnel et non plus au futur », dites-vous. Parlez-nous de ces ombres…
Raphaëlle Boitel : Ce projet avait, au début, la couleur d’un portrait féminin. Même s’il a évolué au fil des rencontres, notamment celle avec les étudiants du Centre National des Arts du Cirque, son titre reste identique et les ombres demeurent très présentes. J’ai traité différents thèmes avant ça : la famille et le deuil dans Consolations, l’hommage au cirque dans 5e Hurlants, le rapport au futur dans La Chute des anges, etc. Ici, j’avais envie de rentrer à l’intérieur de l’être humain, dans sa psyché et tout ce qui nous définit. Je m’intéresse particulièrement à la question du non-dit qui pousse au déni, à l’aveuglement, à la maladie, à l’ombre…Or il faut savoir regarder en face ses propres zones d’ombre. J’ai imaginé des personnalités fortes et très stylisées, des personnages auxquels s’identifier, sur le modèle du cinéma.
Le 7e art vous a beaucoup influencée pour ce projet ?
RB : Oui mais pas seulement. Pour créer mes personnages je me nourris d’ouvrages d’Edgar Morin, Steven Pinker, Carl Jung pour les rêves, Dostoïevski pour le double ou Kafka pour la métamorphose. Mais ici, oui, l’histoire est cinématographique et liée aux polars des années 50. Mes personnages seront archétypaux entre ombre et lumière, noir et blanc. Le rapport au texte et à la voix sera important, lui aussi, d’autant que le propos évoque les silences et les non-dits. Ce n’est jamais bon de rester dans le mensonge, de cacher ses émotions. Un des personnages, une femme, a vécu quelque chose de violent qu’elle a toujours tu : on suit sa quête identitaire, son chemin de rédemption. Un autre va perdre sa voix, ce qui me permet également d’aborder un langage des signes et un langage du corps.
À l’heure de cet entretien vous ne serez pas présente sur scène dans ce spectacle. Parlez-nous de vos choix de mise en scène.
RB : C’est toujours compliqué d’assurer la mise en scène et de jouer en même temps, mais incarner un rôle de composition me titille toujours. Parmi mes interprètes, j’ai choisi trois artistes virtuoses sortant du Centre National des Arts du Cirque. La première résidence a permis de dessiner un univers tragi-comique inspiré entre autres par l’humour noir, toujours présent dans tous mes projets, et par le film Festen de Vinterberg. La scénographie sera, comme souvent chez moi, faite de clair-obscur, de lumières indirectes et d’ombres portées. Elle devra aussi décrire un espace mental comme dans les films Le Labyrinthe de Pan, Dark City, Shutter Island ou The Truman show. Et comme dans ces films, j’aimerais surprendre le spectateur. Enfin, j’aimerais relier ce spectacle à un projet cinématographique, sous forme de moyen métrage.
PRODUCTION
Cie L’Oublié(e) – Raphaëlle Boitel
COPRODUCTION
Agora PNC Boulazac Aquitaine ; Tandem scène nationale Arras Douai ; Théâtre de Bourg-en-Bresse – Scène conventionnée ; Le Grand T – théâtre de Loire Atlantique ; Carré – Colonnes – Scène nationale ; La Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg et le Cirque-Théâtre d’Elbeuf ; Château Rouge – scène conventionnée d’Annemasse ; Le Carré Magique, PNC en Bretagne, Lannion
ACCUEIL EN RÉSIDENCE
Théâtre de Bourg-en-Bresse, scène conventionnée ; Tandem, scène nationale Arras-Douai ; La Brèche, Pôle National Cirque de Normandie / Cherbourg-en-Cotentin ; Carré-Colonnes scène nationale
AIDE À LA CRÉATION Opéra National de Bordeaux ; Le Champ de Foire – St André de Cubzac ; CRABB – Biscarosse ; Centre National des Arts du Cirque – aide à l’insertion professionnelle
La Cie L’Oublié(e) – Raphaëlle Boitel est conventionnée par le Ministère de la Culture DRAC – Nouvelle-Aquitaine ; subventionnée par la région Nouvelle-Aquitaine, le Département de la Dordogne et la ville de Boulazac Isle Manoire ; en compagnonnage à L’Agora PNC Boulazac Aquitaine