Site Internet : https://collectifpetittravers.org/
Les rythmes, les sons, le silence, les plages musicales ont toujours été au cœur de la démarche du collectif de jongleurs. En attestent leurs collaborations avec le compositeur Pierre Jodlowski dans Les Beaux orages qui nous étaient promis (2013), le batteur Pierre Pollet dans Dans les plis du paysage (2016) et S’assurer de nos propres murmures (2020) ou encore l’Ensemble TaCTuS dans Encore la vie (2019). Cette fois, c’est avec le Quatuor Debussy que s’écrit leur nouvelle aventure.
Le prochain spectacle du collectif, Nos matins intérieurs, est cosigné par Julien Clément et vous-même. Pourquoi ce retour à une écriture commune ?
Nicolas Mathis : Après avoir dirigé chacun une création, ces dernières années, nous avons eu l’envie de retravailler ensemble et d’écrire une grande pièce autour du jonglage et du questionnement sur l’extraordinaire diversité des pratiques dans cette discipline. Nous problématisons notre propos autour du double mouvement émancipation/aliénation qui accompagne toute pratique virtuose : les jongleurs s’astreignent à de fortes pressions, le travail quotidien impacte la vie personnelle, mais il est aussi l’occasion de rencontres, de voyages, de liberté. Nous aurons dix jongleurs et jongleuses au plateau, dont certains nous suivent depuis dix ans. Âgés de 20 à 42 ans, ils viennent de pays et d’univers différents : le sport de haut niveau, la pratique amateure, l’école russe, le jonglage minimaliste, etc.
Pour ce spectacle, vous êtes associés au prestigieux Quatuor Debussy. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
NM : Le Quatuor Debussy nous a sollicités pour travailler avec eux après avoir vu l’un de nos spectacles. Nous avons été séduits. Forts de leurs trente années d’expérience, ils apportent la caution d’une production de grande ampleur. Nous nous sommes concertés pour le choix du répertoire, pour retenir deux noms. Il s’agit d’une part du compositeur baroque, Purcell, avec des formes fuguées entre parties lentes et rapides qui se prêtent à définir la dynamique de nos compositions jonglées. Et d’autre part, du compositeur de musique répétitive Marc Mellits, très enthousiaste à l’idée de partager ses partitions pour quatuor, mêlant structures complexes et exigence rythmique en résonance avec notre propre pratique. Son travail joue également de la spatialisation du son comme en écho à nos échanges de balles.
Que sont ces “matins intérieurs” évoqués dans le titre ?
NM : Le matin, c’est le moment de l’intimité, de l’introspection, celui de l’éveil des possibles. On se reconnecte à soi et au monde. Nous nous appuierons sur la singularité de chaque jongleur et nous avons demandé à un écrivain, Stéphane Bonnard (directeur artistique de Komplex Kapharnaüm), de recueillir la parole de chacun des quatorze interprètes. Cette série de portraits servira de point de départ à des prises de parole. Nous ne savons pas encore quel sera leur statut dramaturgique. Ce sera l’objet d’une recherche au plateau. À La Brèche, nous composerons les premières formes collectives. Nous devrons trouver une dynamique entre des zooms sur chacun des jongleurs et des moments où ils se fondent dans le groupe. Ou comment lier l’individu au collectif faisant se côtoyer l’intime et l’universel.
COPRODUCTION ET RÉSIDENCE
Maison de la Danse, Pôle européen de création, Lyon ; La Biennale de Lyon ; Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg et le Cirque Théâtre d’Elbeuf ; Le Sirque, Pôle National des Arts du Cirque Nexon Nouvelle Aquitaine ; Agora – Pôle National Cirque Boulazac Aquitaine ; Théâtre La Cité Bleue, Genève ; Le Carré Magique, Pôle National Cirque en Bretagne ; Le Carreau, scène nationale de Forbach et de l’Est mosellan ; Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Scène nationale ; La Rampe-La Ponatière, scène conventionnée danse et musqiue, Echirolles ; CIRCa, Pôle National Cirque – Auch