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Choisie pour mettre en scène la création de fin d’études de la 34e promotion, Marie Molliens est, depuis 2012, la directrice artistique de la compagnie de cirque-théâtre Rasposo créée en 1987 par ses parents. « Enfant de la balle », l’autrice, metteuse en scène, fildefériste et voltigeuse revendique la création de spectacles de troupe et sous chapiteau. Plus qu’une mise en scène, c’est une véritable vision du cirque que Marie Molliens proposera aux quatorze jeunes futurs artistes.
Le Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne vous confie les étudiants de sa 34e promotion pour la mise en scène de leur spectacle de fin d’études. Que va-t-on y retrouver de l’esprit de votre compagnie ?
Marie Molliens : Le travail de Rasposo est en effet assez spécifique et je vais essayer d’en transmettre les valeurs à cette promotion. Dans la compagnie, nous sommes très proches de ce qu’on nomme le cirque-théâtre. Nous utilisons le langage du cirque que nous insérons dans un univers théâtral inspiré du théâtre contemporain. Le texte n’est pas primordial ; c’est par le corps que le théâtre s’exprime. Autre spécificité de Rasposo : nous ne proposons que des créations sous chapiteau. Nous maîtrisons cet outil depuis maintenant quinze ans et nous le jugeons décidément très adapté au cirque, malgré les tentatives, observées ici ou là, de transposer le cirque dans des théâtres. Nous jouons sous chapiteau et ce sera encore le cas pour ce spectacle de fin d’études qui ne sera pas présenté en salle.
Rasposo, c’est aussi de la musique en live et des animaux sur la piste.
MM : Pour ce qui est de la musique, je vais d’abord voir si des étudiants du CNAC jouent d’un instrument. Si c’est le cas, je m’en emparerai ! Pour ce qui est des animaux, c’est devenu très compliqué avec la nouvelle loi. Nous allons étudier avec une animalière ce qu’il est encore possible de faire. J’aimerais que les animaux soient des acteurs, qu’ils aient une vraie présence. Je suis attachée au cirque traditionnel, aux savoirs ancestraux et, comme pour la place du chapiteau et le spectacle en circulaire, je m’intéresse à la question de l’itinérance. Je compte transmettre tout cela aux élèves. Il ne faut pas qu’ils s’endorment. Nous comptons sur la nouvelle génération ! Le travail mené lors de notre résidence à La Brèche sera très physique au sein du groupe, en vue de créer un collectif dans l’esprit de Rasposo.
Vous avez une approche très individualisée de l’interprète chez Rasposo. Comment aborderez-vous ce collectif de quatorze personnalités ?
MM : Chez nous, l’individualité compte beaucoup, en effet. Un peu comme dans une distribution de théâtre, nous avons besoin de connaître parfaitement nos acteurs. Chacun de nos spectacles est vraiment écrit en fonction des personnes et il en sera de même ici. Certains passages seront collectifs mais d’autres feront la part belle aux individus. Cela s’impose d’autant plus que leurs agrès sont très divers et sans doublons, à l’aérien comme au sol. À Cherbourg, nous travaillerons avec notre chorégraphe, Milan Herich, issu de la danse slave et de la danse contemporaine belge. Il a une énergie incroyable et il va épuiser les jeunes ! Le public a besoin de cette force, et de l’onde nerveuse de la jeunesse. Il a besoin d’oublier ce monde déprimant et, comme les étudiants, de croire à un nouveau printemps.
PRODUCTION 2022
Centre national des arts du cirque
Le CNAC est un opérateur de l’État, financé par le ministère de la Culture – DGCA et reçoit le soutien du Conseil départemental de la Marne, de la Ville et de la Communauté d’Agglomération de Châlons-en-Champagne.
La Brèche, Pôle National Cirque de Normandie / Cherbourg-en-Cotentin accueille l’équipe artistique en résidence de création du 5 au 16 septembre 2022.
Partenaire privilégié du CNAC, le Conseil régional du Grand Est contribue par son financement aux dispositifs d’insertion professionnelle mis en place par le CNAC.
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