CIE HOLP-UP & CO / OLIVIER MEYROU, MATIAS PILET

HUELLAS

RÉSIDENCE 5 > 11 SEPTEMBRE 2022

« La plage du Rozel, dans la Manche, livre lors de chaque fouille archéologique estivale de nouvelles empreintes de pieds, témoins du passage de probables jeunes Néandertaliens » titrait Le Monde dans les pages Sciences de son journal le 27 septembre 2021. Subjugués par ces découvertes, et inspirés par la notion de trace, Olivier Meyrou et Matias Pilet décident de s’emparer de cette nouvelle pour créer Huellas. Suite de cette aventure dans le prochain journal Des Pistes … !

Votre prochain spectacle, Huellas, a pour sous-titre Archéologie expérimentale et acrobatie. Comment l’archéologie s’est-elle invitée dans votre projet ?
Olivier Meyrou
 : La Direction Régionale des Affaires Culturelles de Normandie souhaitait améliorer la visibilité du site archéologique du Rozel, sur le littoral ouest du Cotentin. Le service médiation de La Brèche s’est emparé de cette demande et nous a sollicités pour imaginer un projet conjuguant cirque et archéologie. Nous avons profité de notre résidence à La Brèche en juillet 2021 pour visiter ce lieu et rencontrer l’archéologue Dominique Cliquet. C’était une évidence, nous devions nous inspirer de ces fouilles et des découvertes faites, et créer un spectacle d’acrobatie à partir des traces néandertaliennes. Cela fait d’autant plus sens qu’il nous arrive souvent de mener des recherches acrobatiques sur les plages de France (nous connaissons bien les dunes de Biville !) et du Chili, dont est originaire Matias. Et que les empreintes et les traces (huellas en espagnol) laissées sur le sable après notre passage nous ont toujours interpellés…

Votre interrogation rejoint le travail des archéologues du Rozel qui ont recensé plus de 2200 empreintes depuis 2012. Pour quelle transcription au plateau ?
OM 
: Nous avons beaucoup échangé avec Dominique Cliquet et avec Alfredo Prieto, archéologue sur le site paléolithique de Pali Aike, en Patagonie. Leurs équipes respectives cherchent à identifier les mouvements et postures des hommes qui ont laissé des empreintes. D’où la pertinence de l’acrobatie dans l’archéologie expérimentale. Nous avons par ailleurs visité l’atelier de la plasticienne Bonnie Colin. Quand Matias a vu l’empreinte de sa main sur la terre noire de potier, on a tout de suite su que ce serait la matière de notre sol pour Huellas. Et que Bonnie nous accompagnerait bien sûr pour la scénographie. Matias et Fernando Gonzalez (le neveu d’Alfredo Prieto !), célèbrent ici l’humanité, l’innocence, la découverte de l’Autre. Nous avançons entre suppositions, certitudes… et humour, comme toujours.

Parlez-nous des personnages qu’incarneront les deux acrobates…
OM
 : Fernando a un physique robuste, massif. Il se rapproche plus de la vision que l’on a de Neandertal : il affiche une certaine innocence en souriant au public, en regardant souvent le hors-champ pour scruter la nature. Matias est plus Sapiens dans son énergie, dans sa façon de piéger Fernando tout en s’amusant. Huellas parle à tous : malgré nos identités différentes, il existe une grande chaîne commune qui nous réunit. C’est un duo finalement universel, avec des sourires qui illuminent tout et qui valent tous les dialogues ; sinon nous n’aurions que violences, chutes et tensions étouffantes. En parallèle du spectacle, nous développerons comme d’habitude de la médiation auprès des scolaires, et nous aurons à cœur de proposer en amont, pour le public, une conférence d’un archéologue.

COPRODUCTION
Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg et le Cirque-Théâtre d’Elbeuf

Distribution

mise en scène
Olivier Meyrou

de et avec
Matias Pilet, Fernando Gonzalez

scénographie
Bonnie Colin