COLLECTIF SISMIQUE / Nicolas Fraiseau

RÉSIDENCE D’ÉCRITURE

RÉSIDENCE 5 > 13 JUIN 2023

Nicolas Fraiseau est franco-italien, il passe par l’école nationale de cirque de Châtellerault et sort diplômé du CNAC en 2016. Il crée son premier solo Instable en 2018 en collaboration avec Christophe Huysman et intègre la compagnie les Hommes Penchés. Il est assistant metteur en scène au CNSAD pour le spectacle Si la vie n’est pas un jeu aux côtés de Christophe Huysman. Il travaille également comme interprète dans différentes compagnies française depuis 2014. Il est lauréat de la bourse d’aide à l’écriture cirque pour Instable et du programme d’échange et de recherche européen dans les arts du cirque : Circus Without Circus en 2021. Nicolas est spécialisé en mât chinois, s’intéresse au clown, pratique le slam-impro et développe un goût prononcé pour l’improvisation, le risque et l’inattendu. En 2020 il co-fonde le Collectif Sismique avec Anahi De Las Cuevas, Léa De Truchis, Christine Tiana et Claire Martin pour entre autres porter ses futures créations. En 2022 il réunit une équipe pour son prochain solo : IGNIS, un spectacle autour du feu et des flammes. Il souhaite créer un espace ténu où le feu cohabite avec l’homme. Avant tout fasciné par le feu, il ressent le besoin aujourd’hui de porter cet élément sur scène, avec la volonté d’offrir un moment de poésie fragile et cru, entre admiration et chaos.

Depuis toujours vous êtes fasciné par le feu, ignis en latin. Votre envie de départ était de mettre le feu à un mât chinois…

Nicolas Fraiseau : J’ai toujours admiré le feu, en effet. Mettre le feu au mât s’étant avéré compliqué, j’ai travaillé sur la combustion de costumes, puis sur les flammes en général. Cela allait de la bougie au lance-flammes. Cela a fait l’objet d’une longue recherche empirique parce que j’aime tester les choses et les éprouver par le corps. Petit à petit, j’ai eu l’espoir d’en faire un projet : redonner une esthétique au goût du feu dans nos milieux si sécuritaires du théâtre ou du chapiteau. Le feu, très présent dans les arts forains, s’est aujourd’hui déplacé en d’autres endroits : cinéma, cascades, explosions, torches humaines, etc. Cette esthétique du feu, je veux l’appréhender de façon plus humaine, personnelle et intime, avec la volonté de la générer et de la contrôler.
Je travaille avec de petites bougies autour du clair-obscur, des ombres et de la lumière, en les mettant par exemple dans ma bouche ou sur mon corps. Je cherche toujours des relations concrètes au mouvement. La résidence à La Brèche constituera le vrai point de départ du projet. Nous devrons définir comment présenter IGNIS, et envisager sans doute la création d’un espace mobile, opaque, en circulaire ou semi-circulaire. La question principale est celle-ci : comment exister aux côtés de la flamme, à la fois dangereuse et fragile ? Pour y répondre j’ai travaillé sur ce qui reste d’un feu : les cendres. Je l’ai fait avec l’approche du clown, personnage suffisamment fort et archaïque pour exister pleinement à côté de la flamme. Les cendres amènent l’impermanence des choses. Cela me rappelle un livre que j’ai beaucoup aimé : Esquisses de la poussière, de l’écrivain surréaliste Jean-Pierre Le Goff. Le clown se saisit de choses à la fois énormes et simples, comme la poussière. Une beauté entre l’universel et le ténu…